« Castaner a perdu la confiance des policiers » selon un syndicat
Le ministre de l’Intérieur serait-il devenu impuissant à calmer la colère des policiers après ses annonces sur le racisme et les techniques d’interpellation qui ne sont pas du goût des forces de l’ordre ? Hier, Christophe Castaner recevait les syndicats au ministère de l’Intérieur. Mais le malaise est toujours aussi profond. « Christophe Castaner a perdu la confiance des policiers », a estimé, à sa sortie de la place Beauvau, le syndicat Unité-SGP-FO. Le secrétaire général du syndicat, Yves Lefebvre, a demandé au ministre de revenir sur sa décision d’interdire la technique dite de la clé d’étranglement ou contrôle de tête. Pour faire pression, il a appelé, hier soir, « tous les policiers français à se rassembler devant les commissariats et à déposer symboliquement leurs menottes ». Car, selon lui, « ce qu’on a vécu depuis lundi, est inacceptable. On fait des faux procès pour satisfaire la vox populi et quelques collectifs qui ne représentent qu’eux-mêmes », a déclaré le syndicaliste. Yves Lefebvre a demandé que le maintien de l’ordre : le pistolet à impulsion électrique généralisé pour remplacer l’étranglement (PIE) ne soit pas généralisé comme alternative à la suppression de la technique d’interpellation controversée dite du contrôle de tête. Il a souhaité que les nouveaux modèles de cette arme dite de force intermédiaire soient expérimentés sur deux ou trois départements avant un retour d’expérience.
Un Président et un ministre « en dehors des clous »
Enfin le patron d’Unité a affirmé que Christophe Castaner avait concédé une «erreur» en évoquant lundi l’hypothèse d’une suspension d’un agent en cas de « suspicion avérée » de racisme. La suspension en cas « de soupçon avéré est définitivement balayée. Castaner a reconnu sa grossière erreur en la matière », a affirmé Yves Lefebvre. « La présomption d’innocence est maintenue [...] On ne va pas sur de la suspicion ou de la délation », a-t-il encore expliqué. « Si Christophe Castaner veut regagner la confiance des policiers, il a du travail. On lui a donné quelques pistes en la matière, c’est à lui de s’expliquer », a complété le secrétaire général, qui a aussi dénoncé «un monde de bisounours » loin de la « réalité du travail de flic au quotidien ». Deuxième syndicat à être reçu, Alliance a également menacé d’actions revendicatives dans les prochains jours. « Un ministre de l’Intérieur doit être derrière ses policiers », a souligné Fabien Vanhemelryck, secrétaire général. « Le ministre est en dehors des clous mais le président de la République l’est tout autant. » Christophe Castaner devait encore recevoir l’Unsa-Police avant de rencontrer les officiers et les commissaires aujourd’hui.