Chiffres pour prendre le pouls du secteur touristique
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a fait un point téléphonique avec la presse, hier, à l’issue d’une nouvelle réunion avec les acteurs du tourisme. Le point sur l’impact de la crise du coronavirus, un mois après le début du déconfinement, en cinq chiffres clés.
Lundi 15 juin, l’Europe pourrait rouvrir l’essentiel de ses frontières intérieures, ainsi que l’a recommandé Bruxelles hier matin. « Les trois quarts des Etats-membres se sont positionnés autour de cette date. Ils se sont mis en situation de pouvoir lever leurs contrôles au 15 juin », indique Jean-Baptiste Lemoyne. Rappelant que la France militait en ce sens, il confirme qu’une attestation ne sera plus nécessaire pour circuler entre les pays concernés. Quelques bémols néanmoins. Depuis lundi, le Royaume-Uni a mis en place une mesure de quatorzaine pour ses visiteurs étrangers, appelant une mesure similaire en retour côté français, jusqu’à nouvel ordre. Or « il s’agit de la première clientèle européenne au sens large en France » .De son côté, l’Espagne maintient un certain nombre de contrôles. Pour la réouverture des frontières extérieures de l’Europe, envisagée le 1er juillet, « une liste de pays pour lesquels demeureront des contraintes » est en préparation « sur des critères sanitaires objectifs. On ne joue pas avec la santé des Européens ! »
Un milliard d’euros. C’est le montant des prêts garantis octroyés au secteur touristique pour la région SudProvence-Alpes-Côte d’Azur depuis le début de la crise. Elle est la deuxième région à en avoir le plus bénéficié, après l’Ile-de-France (2 milliards). A ce jour, 8,1 milliards d’euros de prêts ont bénéficié à 85 000 entreprises du secteur touristique (soit 95 000 euros en moyenne), dont 2 millions pour l’hôtellerie et 4,5 milliards pour les cafés-restaurants.
« Le tourisme international a généré l’an dernier 57 milliards d’euros. Par définition, un quart de ce chiffre manque à l’appel », estime Jean-Baptiste Lemoyne. Soit plus de 14 %. Il se refuse, en revanche, à évaluer combien de visiteurs étrangers la France pourrait perdre en 2020, sur les 90 millions habituels. « La situation est toujours très évolutive... »
Soixante-trois pour cent des hôtels, soit près des deux tiers, ont rouvert leurs portes en province. Seul un sur deux a rouvert en Ile-de-France, et un sur quatre à Paris. «Letaux d’occupation tutoie les 30 % sur la France entière », précise Jean-Baptiste Lemoyne. Un moindre mal, à ses yeux : «Ily a un mois encore, ce taux était quasi nul. »
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Quatre mois à sauver. C’est l’objectif du tourisme d’affaires, « secteur moteur » sinistré, et entravé par l’interdiction de rassembler plus de 5000 personnes jusqu’au 31 août. JeanBaptiste Lemoyne milite pour « offrir de la visibilité au secteur, pour faciliter la commercialisation des quatre derniers mois de l’année. Ils peuvent être sauvés, pour peu que l’on donne vite des perspectives ».