Les plages réensablées
Les travaux de rechargement des plages (Mar Vivo et Sablettes) commenceront lundi pour durer une dizaine de jours. Une opération présentée comme nécessaire par TPM, en charge du dossier
Dès lundi soir, le ballet des engins va débuter sur la plage de Mar Vivo. Comme chaque année, l’opération sera réalisée de nuit, de 21 h à 6 h, ce qui entraînera l’interdiction d’accès nocturne sur le site, à l’exception des soirs de week-end (vendredi, samedi et dimanche). Selon les indications fournies par TPM, qui a préparé l’opération avec la ville de La Seyne, ce sont environ 3 000 tonnes de sable qui devraient être apportées par camions. Et si l’intervention est menée juste avant l’ouverture de la saison, c’est qu’il aura fallu attendre que les conditions météo soient stables, afin qu’une éventuelle largade ne vienne pas gâcher tout ou partie du travail réalisé. Surtout, les responsables du dossier tiennent à rappeler que ce réensablement, qui suscite beaucoup de commentaires et d’avis défavorables, est bien une obligation. « Lors de l’enquête publique réalisée en vue de la concession des lots de plage(1), le commissaire-enquêteur nous avait demandé de garantir la superficie des lots exposés à l’érosion, explique Gilles Vincent, vice-président de TPM. Ensuite, quand l’État a rédigé la concession, il nous a imposé
de respecter cette condition. Donc nous sommes bien obligés de reprofiler la plage chaque année afin que les lots attribués aux plagistes disposent des emplacements correspondant aux autorisations d’occupation ». Rappelons que la plage doit aussi être assez large afin de permettre le respect d’une bande passage de plusieurs mètres au bord de mer.
Du sable de carrière
Le sable choisi pour cette opération fait aussi couler beaucoup d’encre. Sauf qu’il ne s’agit plus de celui prélevé, comme par le passé,
dans le port de Saint-Elme. Il ne s’agit pas non plus de sable provenant d’une autre plage, car peu de stock disponible existe. Ce sera donc du sable de carrière, tel qu’autorisé par la réglementation. « Les termes de la concession nous imposent de réengraisser avec un sable présentant une granulométrie équivalente à celui de la plage. Celui qui a été retenu, après appel d’offres, provient d’une carrière de l’aire toulonnaise. Il est préalablement lavé (pour limiter la turbidité) et roulé (pour que les grains soient arrondis) », explique Gilles Vincent. Sur le site, la base du réensablement sera faite grâce à l'étalement des posidonies présentes sur la plage, complète le vice-président de TPM. De la sorte, c’est la technique du mille-feuilles qui sera mise en oeuvre, à savoir du sable mélangé par couches avec les posidonies. Une méthode qui présente
l’avantage de contribuer à fixer le sable, et qui respecte l’obligation de ne pas retirer les herbes échouées.
« L’argent investi repart à la mer »
Reste que ce rechargement de la plage est toujours onéreux. Près de 160 000 euros cette année. Mais cela ne durera pas éternellement. « L’argent investi repart à la mer à la fin de saison, du fait des mouvements naturels : le vent, les largades et la montée inexorable du niveau de la mer (3 millimètres par an en moyenne). C’est la raison pour laquelle nous avons commandé une étude destinée à rechercher une solution permettant de capter le sable emporté par la mer, et donc d’éviter de devoir abonder chaque année. L’étude, conclut Gilles Vincent, nous dira bientôt quel est le dispositif le mieux adapté à la baie des Sablettes ». 1. Six lots situés sur le domaine public maritime entre Mar Vivo et les Sablettes sont concédés durant l’été à des sous-traitants (paillotes et location de matériel de plage) sous la forme d'une délégation de service public.