La ministre Parly au chevet de la Perle
Vingt-quatre heures après le violent incendie qui a ravagé le sous-marin nucléaire d’attaque, la ministre des Armées était hier à Toulon. Des experts sont chargés d’évaluer l’étendue des dégâts
Ce n’est plus un bateau noir, surnom donné aux sous-marins, mais un bateau noirci ! Pendant quatorze heures vendredi, le
(1) sous-marin nucléaire d’attaque Perle, le plus récent des cinq SNA de type Rubis encore en service dans la Marine nationale, a été la proie des flammes. Hier matin, alors que la coque épaisse n’était sans doute pas complètement refroidie, la ministre des Armées, Florence Parly, est venue sur place, aux abords du bassin n° 3 de Missiessy, au coeur de la base navale de Toulon, pour voir de ses propres yeux l’étendue des dégâts.
Quel avenir pour la Perle ?
Sa seule présence donne une idée de la gravité du sinistre. La ministre ne cherche d’ailleurs pas à minimiser l’accident. « C’est un incendie majeur. Une épreuve douloureuse pour les sous-mariniers et toute la communauté des marins », a-t-elle déclaré hier midi à l’occasion d’une conférence de presse organisée dans l’enceinte de la préfecture maritime de la Méditerranée. Mais pour savoir si la Perle naviguera à nouveau un jour sous la surface des océans, il faudra attendre. Ceux, parmi les personnes invitées à accompagner la ministre lors de sa visite de la zone Missiessy, qui ont vu le squelette calciné du submersible en doutent. Mais précisent aussitôt qu’ils ne sont pas experts. « Je ne le rachèterais pas » laisse échapper l’un de ces témoins.
Enquêtes multiples
Pour Florence Parly, il est encore trop tôt. « L’heure est à l’évaluation des dégâts. Si la Perle est réparable, tout sera fait pour qu’elle soit réparée », assure-t-elle. Rare bonne nouvelle en vue d’une hypothétique remise en état : « Au moment de l’incendie, le SNA était quasiment vide, complètement mis à nu. La quasi-totalité de ses équipements – le sonar, les tubes lance-torpilles, les batteries – n’étaient plus à bord ». Pour faire toute la lumière sur le sinistre, connaître les causes de l’incendie qui s’est déclaré à l’avant du sous-marin, la ministre des Armées a mandaté les meilleurs experts. « Une enquête judiciaire a été ouverte. Des enquêtes techniques ont été lancées par la Marine nationale et l’industriel Naval Group », précise Florence Parly. Avant d’ajouter : « J’ai également saisi l’inspection générale des Armées ». Si jamais la Perle venait à être condamnée à la casse, la Marine nationale ne compterait plus que quatre SNA. Une baisse de capacités opérationnelles sur laquelle la ministre des Armées s’est voulue rassurante : « L’heure n’est pas aux conjectures. Le Suffren est en phase d’essais. Il a vocation à rejointre la base navale de Toulon d’ici quelques semaines ». 1. Si le feu a été maîtrisé vendredi soir à 21 h 13, l’incendie n’a été complètement éteint qu’hier à 00 h 50, a affirmé Florence Parly sur Twitter. 2. Nom du premier SNA de nouvelle génération.