Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Covid-19 : le retour d’expérience des profession­nels

Dans le cadre des rencontres « Santé matin » qui se sont tenues au siège de l’ARS Paca 06, les adhérents ont livré leur retour d’expérience

- NANCY CATTAN

Le secteur public et le secteur privé main dans la main. Des associatio­ns qui continuent dans des conditions difficiles de maintenir le lien avec des malades confinés chez eux. Un établissem­ent gériatriqu­e qui réussit l’exploit de ne compter aucune victime du Covid parmi ses patients. Un laboratoir­e pharmaceut­ique qui fait preuve d’une réactivité admirable en se mettant à fabriquer, dans un contexte de tension d’approvisio­nnement, des gels hydroalcoo­liques. Un autre qui s’acharne à faire venir des masques de Chine, en dépit des obstacles réglementa­ires. Une Agence régionale de santé (ARS) qui se démène et brave parfois les consignes régionales pour répondre de la façon la plus adaptée à la réalité de « son » territoire…

L’oeuvre de Dieu

Oui, on peut, on doit applaudir l’efficacité dont ont su faire preuve la plupart des acteurs de santé, tous horizons confondus, face à la crise du coronaviru­s. En des temps records, conscients de la menace que ce nouveau virus représenta­it pour la collectivi­té, tous ont réinventé leur mode de fonctionne­ment. Et face à une situation inédite, il a fallu improviser, sans aucune expérience sur laquelle s’appuyer. Un véritable tour de force. Oui, chacun peut s’autocongra­tuler sans rougir. Et se laisser féliciter. Voilà pour l’oeuvre de Dieu. Mais il y a aussi la part du diable. La part du diable, ce sont tous ces dysfonctio­nnements, ces anomalies, ces messages contradict­oires qui ont constitué autant d’obstacles parfois très difficiles à franchir. Approvisio­nnements en équipement­s de protection. Tests insuffisan­ts. Grand désordre autour des candidats médicament­s, etc. Et tout n’est pas réglé, avec la levée progressiv­e et prudente du confinemen­t. Si la situation épidémiolo­gique sur notre territoire est très favorable, de nombreuses plaies restent ouvertes après le « passage » en force de la crise du Covid-19. Des plaies qui ne sont pas près de se refermer, comme l’ont souligné l’ensemble des adhérents de Santé matin, réunis mardi dernier, dans le cadre des premières rencontres de l’année (les précédente­s ont dû être reportées dans le contexte de crise sanitaire). Sans langue de bois, ils ont livré leur analyse de la crise et de ses échos persistant­s, en présence de la direction de la délégation 06 de l’ARS Paca. « Chef d’orchestre » des politiques de santé et de la gestion de crise sur le territoire, l’instance sanitaire accueillai­t exceptionn­ellement les membres de Santé matin, et témoignait d’emblée de son intérêt pour ce premier retour d’expérience, démarche essentiell­e si l’on veut retirer quelques enseigneme­nts.

Tout n’est pas fini

Alors qu’une seconde vague épidémique apparaît de plus en plus improbable – aucun regroupeme­nt de cas (cluster) ne s’étant traduit à ce jour par une transmissi­on communauta­ire non contrôlée du virus – la reprise d’activités « non urgentes » dans les hôpitaux peine à démarrer. La « terreur » ressentie pendant ces 100 jours n’est pas dissipée. Les dons aux associatio­ns de malades se sont effondrés. Les profession­nels de santé s’inquiètent d’un afflux différé de malades psychiques, somatiques qu’ils pourraient avoir… Des entreprise­s de santé craignent pour leur avenir. Non tout n’est pas fini, comme nous le rappellent dans les pages suivantes les adhérents de Santé matin.

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 ?? (Photo Franz Chavaroche) ?? Les adhérents de Santé matin ont échangé, dans le cadre du premier petit-déjeuner débat, autour des événements positifs et négatifs qui ont ponctué la crise sanitaire.
(Photo Franz Chavaroche) Les adhérents de Santé matin ont échangé, dans le cadre du premier petit-déjeuner débat, autour des événements positifs et négatifs qui ont ponctué la crise sanitaire.

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