Covid-19 : le retour d’expérience des professionnels
Dans le cadre des rencontres « Santé matin » qui se sont tenues au siège de l’ARS Paca 06, les adhérents ont livré leur retour d’expérience
Le secteur public et le secteur privé main dans la main. Des associations qui continuent dans des conditions difficiles de maintenir le lien avec des malades confinés chez eux. Un établissement gériatrique qui réussit l’exploit de ne compter aucune victime du Covid parmi ses patients. Un laboratoire pharmaceutique qui fait preuve d’une réactivité admirable en se mettant à fabriquer, dans un contexte de tension d’approvisionnement, des gels hydroalcooliques. Un autre qui s’acharne à faire venir des masques de Chine, en dépit des obstacles réglementaires. Une Agence régionale de santé (ARS) qui se démène et brave parfois les consignes régionales pour répondre de la façon la plus adaptée à la réalité de « son » territoire…
L’oeuvre de Dieu
Oui, on peut, on doit applaudir l’efficacité dont ont su faire preuve la plupart des acteurs de santé, tous horizons confondus, face à la crise du coronavirus. En des temps records, conscients de la menace que ce nouveau virus représentait pour la collectivité, tous ont réinventé leur mode de fonctionnement. Et face à une situation inédite, il a fallu improviser, sans aucune expérience sur laquelle s’appuyer. Un véritable tour de force. Oui, chacun peut s’autocongratuler sans rougir. Et se laisser féliciter. Voilà pour l’oeuvre de Dieu. Mais il y a aussi la part du diable. La part du diable, ce sont tous ces dysfonctionnements, ces anomalies, ces messages contradictoires qui ont constitué autant d’obstacles parfois très difficiles à franchir. Approvisionnements en équipements de protection. Tests insuffisants. Grand désordre autour des candidats médicaments, etc. Et tout n’est pas réglé, avec la levée progressive et prudente du confinement. Si la situation épidémiologique sur notre territoire est très favorable, de nombreuses plaies restent ouvertes après le « passage » en force de la crise du Covid-19. Des plaies qui ne sont pas près de se refermer, comme l’ont souligné l’ensemble des adhérents de Santé matin, réunis mardi dernier, dans le cadre des premières rencontres de l’année (les précédentes ont dû être reportées dans le contexte de crise sanitaire). Sans langue de bois, ils ont livré leur analyse de la crise et de ses échos persistants, en présence de la direction de la délégation 06 de l’ARS Paca. « Chef d’orchestre » des politiques de santé et de la gestion de crise sur le territoire, l’instance sanitaire accueillait exceptionnellement les membres de Santé matin, et témoignait d’emblée de son intérêt pour ce premier retour d’expérience, démarche essentielle si l’on veut retirer quelques enseignements.
Tout n’est pas fini
Alors qu’une seconde vague épidémique apparaît de plus en plus improbable – aucun regroupement de cas (cluster) ne s’étant traduit à ce jour par une transmission communautaire non contrôlée du virus – la reprise d’activités « non urgentes » dans les hôpitaux peine à démarrer. La « terreur » ressentie pendant ces 100 jours n’est pas dissipée. Les dons aux associations de malades se sont effondrés. Les professionnels de santé s’inquiètent d’un afflux différé de malades psychiques, somatiques qu’ils pourraient avoir… Des entreprises de santé craignent pour leur avenir. Non tout n’est pas fini, comme nous le rappellent dans les pages suivantes les adhérents de Santé matin.