Entre études et travaux : la prévention suit son cours
Si aujourd’hui 80 % des actions du Programme d’actions de prévention des inondations (Papi) ont été engagées, les procédures et délais demeurent l’un des premiers freins dans sa mise en oeuvre
La vie du Syndicat mixte de l’Argens (SMA) n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis sa création en 2014, la structure qui a récupéré la gestion du Programme d’actions de prévention des inondations (Papi) d’intention, piloté auparavant par le Département, puis celle du Papi complet, fait face à un étouffement administratif. Si la stratégie globale d’aménagement paraît limpide sur le papier, elle l’est beaucoup moins dans les faits. «Mêmesi80% des actions sont lancées, il va se passer du temps avant de couper le ruban inaugural », reconnaît le président du SMA, Olivier Audibert-Troin. En cause, les nombreuses démarches administratives, études de faisabilité puis environnementales rendues obligatoires par différents organismes dont la Dréal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). « Les chantiers vont s’étaler sur plusieurs années encore », poursuit le président, se référant à la ville de Nîmes qui a mis 25 ans pour réaliser les travaux nécessaires après les inondations meurtrières. « Les administrés ont l’impression qu’il ne se passe rien. Pourtant ça turbine au SMA. Au-delà des actions, il y a un vrai combat dans le domaine réglementaire », assure Olivier Audibert-Troin. Lequel estime que pour accélérer les procédures « il faut une déconcentration plus forte des services de l’État. » Plus de pouvoirs aux Régions, plus de confiance aux élus locaux : un autre combat que l’élu de Dracénie Provence Verdon agglomération ne mènera pas.
Changement de présidence en août
Il quittera ses fonctions au sein du SMA le 6 août, et la présidence pourrait tourner sur le territoire. Aujourd’hui, avec cinq Papi signés dans le Var, une cellule spécifique ne serait pas inutile pour se pencher sur l’avancement des dossiers qui touchent la sécurité des personnes. « Ne pas le faire serait une sacrée responsabilité. Peu d’actions judiciaires ont été menées contre les élus et administrations ». Toutefois, l’éventualité d’une autre inondation ne peut être écartée. « Que se passera-t-il si une vague de plaintes est déposée contre les responsables politiques et administratifs ? Il faut mettre en place une instance décisionnelle », martèle l’élu.