Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À la défense du sport Hafida Rami, nouvelle élue dans l’équipe municipale, a multiplié les expérience­s et s’est fait un prénom

Gens d’ici

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Il est des fratries pour qui le sport entraîne le succès qu’importent les terrains. Si le prénom Adil nous ramène à un été 2018 étoilé avec les Bleus, celui d’Hafida démontre que dans la famille Rami, le sport se conjugue au masculin et au féminin. Nouvelle adjointe au maire de SaintRapha­ël en charge des sports, l’aînée (42 ans) d’un autre frère et d’une soeur, compte bien rendre à cette pratique ce qu’elle lui a apporté. Au judo, tennis, handball d’abord, mais surtout sur les pistes d’athlétisme de l’AMSL Fréjus ou sur les parquets des deux villes voisines. « Le sport a pris possession de moi. Il a dicté mon éducation, m’a inculqué la gagne, en plus de faciliter mon intégratio­n », juge la basketteus­e de Nationale 3 à Draguignan et de N2 à Nice durant ses études de langues à la faculté. Si l’active quadragéna­ire est arrivée au collège Villeneuve de Fréjus depuis la Corse en classe de 5e –« d’où ce fort tempéramen­t » –, elle a obtenu son bac L au lycée AlbertCamu­s après une jeunesse passée à l’Agachon, et c’est dans la cité limitrophe qu’elle a travaillé en tant que surveillan­te au lycée Saint-Exupéry. En 2009, la fondatrice de la société A.D. 23 installe les bureaux de ses activités de conseillèr­e dans le monde du sport, en particulie­r du football, au coeur de la cité de l’Archange. « Je fais partie de cette génération qui considère que Fréjus et St-Raphaël ne font qu’une. Que chacune peut avoir son identité, sans pour autant refuser d’aller plus haut ensemble. Je crois à l’intercommu­nalité et encore plus dans le sport », avance la plus jeune élue (23 ans) du conseil municipal de Fréjus en 2001 sur la liste d’Élie Brun. « Dans chaque club où j’ai joué, je me suis impliquée dans les projets de l’associatio­n. Par extension, j’ai toujours été intéressée par la politique locale alors dès que j’ai pu oeuvrer, je l’ai fait. D’abord avec la fougue de la jeunesse, aujourd’hui avec plus de sagesse et réflexion », souligne cette « grande indépendan­te assumée ». En raison des exploits de son frère cadet, 34 ans, le patronyme résonne particuliè­rement ici, au pied de l’Esterel. Pas suffisant pour que « Feda » – le surnom donné par son cercle proche –, ne se considère et soit vue uniquement comme une soeur de... « Déjà parce que j’ai commencé à travailler loin du football et avant qu’Adil ne signe à Lille (2006, puis contrat profession­nel en 2007). Forcément, plus ça avançait, plus c’était l’image que l’on essayait de me coller, surtout dans ce milieu très masculin, explique celle qui est devenue la conseillèr­e de l’internatio­nal dès l’aube de sa carrière. J’étais mademoisel­le Rami mais j’ai toujours voulu m’en distancier et avancer par mes compétence­s. C’est ce que j’ai voulu véhiculer dans ma manière de travailler. » rembobine cette « fille de challenges et grosse bosseuse ». Suffisamme­nt pour ne pas être effrayée à l’heure d’accepter de devenir, à la demande du défenseur aux 36 sélections, « la caution famille » de son entourage etde« fil en aiguille y prendre goût et m’impliquer davantage », poursuit-elle, ravie de cette expérience. Enfants de parents marocains, Hafida, Samir (36 ans), Adil et Nadia (31 ans) « sont très famille » autour de Rahmouna, la maman. Et pas uniquement parce que leur père les a abandonnés, lorsque l’aînée venait d’être majeure. « Ça a juste créé des liens encore plus forts », observe celle qui demeure une grande soeur pour bon nombre de jeunes espoirs avides de conseils. Dans l’ombre, avec ses deux smartphone­s dans les mains. « J’ai appris sur le tas. C’est un monde si passionnan­t

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