Billy Elliot sur Arte
Attention, coup de vieux en approche : Billy Elliot a vingt ans ! Et pourtant cette comédie dramatique que nous propose ce soir Arte résonne encore pour la génération des années quatrevingt-dix. Aujourd’hui, ce joli conte représente toujours le parfait film familial, à la fois enchanteur, politique et bourré d’enseignements vitaux. Nous sommes en 1984, dans le nordest de l’Angleterre. Billy Elliot (Jamie Bell), 11 ans, vit avec son grand frère, son père et sa grand-mère dans une petite maison d’un village minier de
Durham. Ses journées sont rythmées par les cours et la boxe, que son père l’incite à pratiquer le soir. Jusqu’au jour où il découvre des cours de danse dans son propre gymnase. Révélation pour cette discipline dans l’essaim de fillettes en tutus.
Transgression du genre
Alors que l’on rejette de plus en plus l’idée d’un genre binaire, de bleu pour les garçons et de rose pour les filles, le film de Stephen Daldry, qui raflera un paquet de prix en Europe, explorait Jean Ferrat « L’ange à la fenêtre où sèche le linge, derrière la vitre installe un pays dans le paysage. » Un poème de Louis Aragon autour du peintre Marc Chagall, mis en chanson par le chanteur à la moustache rieuse et à la voix chaude, ça se savoure...
Vive le Douanier Rousseau !, La Compagnie créole
Chagall,
déjà la transgression de ce postulat. Alors, regarder Billy Elliot, c’est, pour un môme, comprendre qu’une autre voie est possible. C’est aussi apprendre que la danse ou la boxe ne sont synonymes de féminité ou de masculinité que parce que la société en a décidé ainsi. Voilà tout. Le revoir, adulte, c’est se rappeler que la pensée unique est souvent l’ennemi de la tolérance. Billy Elliot, pour tous, c’est encore un bel éloge de la danse. Qui se poursuit, en deuxième partie de soirée sur Arte avec le programme consacré à Julie Andrews, Mary Poppins de rêve et « plus joli nez retroussé de la comédie musicale ». Ne reste plus qu’à entrer dans la danse !
Billy Elliot, ce soir à 20 h 55 sur Arte. Suivi du documentaire sur Julie Andrews, à 22 h 25. « Y a des perroquets bleus qui boivent du lait d’coco », dit la chanson. Et ça, c’est une punchline de folie ! Dans le tube du groupe guyanais (acteur majeur pour le passage à la postérité du peintre, il faut bien l’avouer), tout défile : les paysages enchanteurs des îles caribéennes, la jungle, les crocodiles bien intentionnés et même les singes amoureux « qui jouent les Roméo, oho, oho, oho… » !