« Un coach pour soutenir les équipes »
Dr René-Jean Bensadoun, Centre de
« La radiothérapie libérale a globalement poursuivi son activité durant le confinement. Nous avons limité au maximum le report de patients (moins de %), en utilisant la téléconsultation lorsque c’était possible », résume René-Jean Bensadoun, spécialiste en oncologie radiothérapique au Centre de haute énergie (CHE de Nice). Car il était impossible de reporter ces types de traitements, à l’instar de ce qu’il s’est passé au Centre Lacassagne. Mais le professionnel précise : « Toutefois il
Haute Energie
a fallu adapter notre fonctionnement en augmentant les plannings pour espacer les rendez-vous, et en nettoyant après chaque passage. Certains soins de support ont quand même dû être annulés. » Si la prise en charge des patients est primordiale, les responsables de l’établissement se sont montrés attentifs au ressenti des salariés : « Nous avons décidé de recourir aux services d’un coach pour soutenir les équipes durant toute cette période de crise. »
« Aujourd’hui, les plannings sont embouteillés » Dr Eric François, président de la CME du Centre A.-Lacassagne
« Le centre Lacassagne était, par nécessité, un établissement non Covid. Au départ de la crise sanitaire, nous nous réunissions plusieurs fois par jour et nous avons adopté des mesures de protection. Certains schémas de chimiothérapie ont été modifiés et nous avons repoussé les radiothérapies adjuvantes non impérieuses. Le problème, c’est que maintenant, les plannings sont embouteillés », indique le Dr Eric François, oncologue médical et président de CME du CAL. S’il se félicite du fait que « les conséquences de cette crise ont été limitées grâce à la mobilisation de tous les personnels », il se montre toutefois lucide : « Certains patients ont eu peur d’attraper le Covid- en venant dans l’établissement et ont donc suspendu leurs traitements. Or, ce faisant, ils ont aggravé leur état et certains sont non récupérables. » Pour le médecin, la cause est à rechercher en partie du côté «des messages initiaux des pouvoirs publics qui étaient en partie contradictoires et anxiogènes. » Un constat partagé par de nombreux spécialistes qui suivent des malades chroniques. À tel point que les pouvoirs publics ont lancé une campagne de communication jeudi incitant tous ceux qui souffrent de pathologies chroniques à reprendre attache avec leur médecin.
« Nous avons bénéficié du retour d’expérience de Paris » Dr Fabrice Tiger, anesthésiste au CH Antibes-Juan-les-Pins
« Nous avons bénéficié de trois semaines de recul par rapport à la région parisienne, frappée plus tôt et plus durement par l’épidémie de Covid-. Nous avons donc bénéficié de leur premier retour d’expérience », constate le Dr Fabrice Tiger, président de CME et anesthésisteréanimateur au CH d’Antibes-Juanles-Pins. Il pointe néanmoins quelques failles : « Des choses n’ont pas fonctionné à l’instar de la livraison de matériel (les masques, les surblouses, etc.). Au plus fort de la crise, nous n’avions plus qu’un
stock représentant une semaine de masques, on a dû demander aux soignants de les rationner. Clairement, ça nous a fait frissonner. A un moment, nous ne savions pas comment nous allions pouvoir continuer à exercer. Heureusement, ce problème-là est réglé maintenant. Mais d’autres se posent, comme celui de l’approvisionnement en curares et hypnotiques [l’État continue de réquisitionner ces médicaments, Ndlr], indispensables pour relancer l’activité chirurgicale normale. »