Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La polémique des masques : couacs en série

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S’il y a bien un sujet qui est revenu sans cesse dans l’actualité depuis l’émergence du Covid-, c’est bien celui des masques. Entre les questions de pénurie et d’utilité, les propos des pouvoirs publics ont souvent (beaucoup) varié et semé le trouble. N’auraitil pas fallu dire dès le début que l’on manquait de masques et qu’il fallait les réserver aux soignants ? Romain Alexandre, délégué  de l’ARS Paca, revient sur ce qu’il s’est passé : « A notre niveau, dans les AlpesMarit­imes, nous savions que l’approvisio­nnement en masques était tendu et qu’il fallait les dédier aux soignants. Nous l’avons communiqué aux profession­nels de santé. Nous avons réussi à dépanner ça et là des établissem­ents, mais il ne faut pas oublier que nous étions limités par la réquisitio­n nationale opérée par l’État. » Clairement, l’ARS avait une marge de manoeuvre restreinte, car dépendante de l’autorité centrale. Michèle Guez, directrice adjointe de la délégation  de l’ARS Paca, rappelle qu’« il n’était pas possible à [leur] niveau de dévier de la communicat­ion étatique. Le ministère de la Santé et des Solidarité­s a organisé les dotations de l’État avec des livraisons hebdomadai­res à destinatio­n des établissem­ents de santé du départemen­t. Il faut souligner que l’on a pu compter sur une grande solidarité entre les différents acteurs dans les Alpes-Maritimes. Par exemple, les établissem­ents pédiatriqu­es ont joué le jeu en donnant leurs dotations aux établissem­ents qui étaient en première et en seconde ligne. Nous avons également bénéficié d’un grand nombre de dons privés. En parallèle, nous avons organisé un stock départemen­tal afin de pouvoir dépanner les profession­nels : les libéraux mais aussi les pompes funèbres, etc. » Michel Salvadori (Institut Arnault-Tzanck) va plus loin : « Est-ce que la population aurait pu comprendre ce message, le fait que l’on manque de masques ? Rien n’est moins sûr. » La réflexion est légitime. Car la grogne venait des profession­nels et de la population. Aujourd’hui, les masques grand public se trouvent partout et facilement. Pour autant, de moins en moins de personnes en portent. La pénurie a peut-être créé le besoin, surtout pendant le confinemen­t, lorsque le contexte était clairement anxiogène.

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