Le confinement aurait-il pu être levé plus tôt dans la région ?
« L’objectif du gouvernement en mars était de confiner le territoire national, rappelle Michèle Guez, de l’ARS Paca. À l’époque, personne ne savait comment aller évoluer l’épidémie. Rappelez-vous que l’on nous disait que nous serions débordés, comme l’a été le Grand-Est. Ce n’est qu’a posteriori que l’on a constaté que nous n’avions pas été frappés de manière dramatique par la pandémie. La question de déconfiner région par région aurait été compliquée à mettre en oeuvre, ne serait-ce que parce qu’il n’y a pas de “frontières régionales”. » Pour l’oncologue et président de la commission médicale d’établissement du Centre Lacassagne Eric François, « il est logique que l’on prenne des mesures nationales de base, mais ça ne l’est pas de ne pas adopter des déclinaisons locales. Nous avions à disposition des modèles provenant d’autres pays dont on aurait pu s’inspirer. En utilisant les modèles épidémiologiques, on pouvait prédire que le tsunami serait moins fort en Paca. » Le Dr Renaud Ferrier tempère :
« Nous étions obligés de nous organiser comme si cela allait être le cas. Si nous ne l’avions pas fait, on nous l’aurait reproché. Nous avons eu raison d’être très précautionneux. » Pour le Dr Tiger (centre hospitalier Antibes), c’est clair, « il fallait confiner. Le confinement, c’est indispensable quand on n’a pas de tests PCR, de masques et de gel hydroalcoolique. » Ce sont donc finalement les problèmes d’approvisionnement en matériel de protection qui ont induit la nécessité de mettre en quarantaine la population. « En revanche, souligne le Dr Tiger, avec l’expérience, on peut imaginer qu’à l’avenir et si la situation se représentait, nous n’ayons pas les mêmes contraintes sur tout le territoire. »