Jean Ferrero, L’aventurier de l’art
Il est depuis plus de 60 ans une figure incontournable de l’art sur la Côte d’Azur. Le musée Masséna rend hommage au Niçois Jean Ferrero, ancien galeriste et collectionneur invétéré.
Collectionneur atypique, marchand d’art avisé, photographe instinctif… Jean Ferrero est depuis la fin des années 50 une figure incontournable du paysage artistique azuréen. Jusqu’au 15 novembre, l’exposition « Les années joyeuses. Jean Ferrero & Friends : Arman, Ben, César, etc. », au Musée Masséna de Nice, rend hommage à cette mémoire vivante de l’Ecole de Nice, période glorieuse de l’art contemporain qui façonne encore aujourd’hui l’identité artistique de la ville. Témoin privilégié de cette aventure unique, Jean Ferrero l’a vécue au plus près des artistes qu’il a collectionnés et montrés, avec des affinités profondes notamment avec Arman et César, dont il fut non seulement un des marchands mais aussi un ami et un complice actif dans l’élaboration de leur oeuvre. « J’ai connu Arman dans les années 1950 dans la salle de culturisme. Il faisait du judo et moi de la boxe. A cette époque, il y avait aussi Martial Raysse, Ben et Bernar Venet. On a tous démarré ensemble. Avec César, on était très proches. On sortait de la rue tous les deux. Il était un peu plus âgé que moi. Pendant 35 ans, tous les weekends, il était chez moi », a raconté Jean Ferrero. L’exposition, dont le commissariat a été confié à Vincent Giovannoni, conservateur en chef au MUCEM, présente ainsi les nombreuses facettes d’un homme et d’une époque, surprenantes, iconoclastes, riches d’une liberté sans frein. Elle compose, à la façon des impressionnistes, le tableau des liens de Jean Ferrero aux événements et aux hommes, autant qu’à l’art. On y découvre ainsi le parcours exceptionnel de cet ancien culturiste, homme direct et jovial, depuis ces premières photos d’athlètes dénudés inspirés de la Grèce antique jusqu’à sa collection d’oeuvres de Ben, Arman, César ou Patrick Moya, en passant par l’art religieux ancien, et autres objets d’art éclectiques. Une exposition, qui après plusieurs semaines de fermeture des musées de
Nice, lance officiellement la programmation muséale d’été.