Il faut sauver le sous-marin Perle
S’il faudra attendre au moins le courant du mois de juillet pour en savoir plus sur les causes de l’incendie et la possibilité de réparer le sous-marin nucléaire d’attaque Perle, il y a d’ores et déjà quelques raisons d’espérer. Les photos indiscrètes ont beau être impressionnantes, les premières impressions pessimistes, tout est loin d’être perdu. C’est du moins ce qu’on laisse entendre du côté de la Marine nationale et de l’industriel Naval Group. En luttant près de quatorze heures d’affilée, dans des conditions particulièrement difficiles, pour éviter que le feu se propage à l’ensemble du bateau, et notamment au compartiment nucléaire, les marins-pompiers et leurs collègues civils du Sdis ont peut-être sauvé l’essentiel. Certes, on ne sait pas encore comment a réagi l’alliage de la coque épaisse soumis à de fortes températures, mais en arrosant en permanence la coque, les soldats du feu ont évité que la jupe de l’atelier mobile d’intervention principal (superstructure qui vient se fixer, pendant un arrêt technique majeur, sur le sous-marin, à l’aplomb de la chaufferie nucléaire) soit endommagée ou encore que la cuve du circuit primaire ne monte en température. Par ailleurs, pour circonscrire le sinistre, il a fallu prendre des décisions dont les conséquences auraient pu être irrémédiables. « On a craint un moment que les tins, sur lesquels reposent les bateaux en cale sèche, ne supportent pas le poids de l’eau nécessaire à éteindre l’incendie. Mais comme nombre d’équipements avaient été débarqués, on a conclu finalement qu’ils résisteraient », explique, après coup, une personne qui a suivi l’affaire de très près. Autre exemple : « Dans ce genre de situation, on a des tas d’interrogations. Ainsi, on a même envisagé noyer le bassin. Une solution extrême car cela voulait dire envoyer de l’eau de mer dans le sous-marin. Heureusement, la mousse a suffi. »