Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Une nouvelle aide pour les agriculteu­rs varois

Face aux conséquenc­es de la crise sanitaire et/ou des aléas climatique­s printanier­s, la Safer Paca propose une solution aux propriétai­res exploitant­s ayant épuisé tous les recours bancaires

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Opérateur foncier du monde rural et partenaire historique de l’agricultur­e, la Safer de Provence-Alpes-Côte (1) d’Azur annonce la mise en place d’un dispositif d’aide à la trésorerie pour les propriétai­res exploitant­s qui ont subi les effets de l’état d’urgence sanitaire, du gel printanier ou de la grêle. « Il s’agit d’une aide conjonctur­elle qui s’adresse aux agriculteu­rs ayant épuisé tous les recours bancaires, car ce sont les calamités les moins bien prises en compte par les assurances » précise Max Lefèvre, directeur de la Safer Paca. Dans un contexte économique difficile, aggravé par les aléas climatique­s, la Safer va débloquer 5 millions d’euros pour « contribuer à l’effort de solidarité vis-à-vis de la profession agricole, tout en restant fidèle sur son coeur de métier, à savoir la préservati­on du foncier agricole par son exploitati­on ».

Une clause de rachat automatiqu­e d’ici  ans

Concrèteme­nt, le principe est simple : il s’agit d’acquérir provisoire­ment une partie du foncier de l’exploitati­on en permettant au propriétai­re de le racheter aux mêmes conditions financière­s pendant 5 ans, grâce à une clause, dite de réméré, inscrite dans le Code civil. Le prix de rachat sera

à moins 20 % du prix de référence. Il sera signé avec l’exploitant une convention d’occupation précaire au montant de l’arrêté des fermages. Le montant d’interventi­on maximum est de 200 000 euros par exploitati­on. « Ce dispositif sera ouvert aux exploitati­ons disposant d’au plus 1,5 seuil de référence. En gros, c’est pour limiter à des exploitati­ons de

taille moyenne. Le but est d’aider plutôt les petites et moyennes structures, et d’éviter qu’elles ferment » précise le directeur. Et si, cinq ans après, l’agriculteu­r est dans l’impossibil­ité de racheter son foncier ? « La Safer s’engage à lui verser le solde, entre le prix initial acheté et le prix auquel elle rétrocéder­a le bien à un tiers » répond-il. Une hypothèse qu’il

n’envisage pas vraiment. « En 2017 dans le Vaucluse, nous avons mis en oeuvre un dispositif semblable pour les arboricult­eurs des Alpesde-Haute-Provence et des HautesAlpe­s, victimes du gel. Ils ont racheté leur foncier au bout de deux trois ans ». Dans le Var, l’aide de la Safer pourrait intéresser particuliè­rement la filière viticole ayant subi la fermeture

des restaurant­s, l’arrêt des exportatio­ns vers les ÉtatsUnis, et le gel pour certains. Tout comme la filière horticole, qui a jeté des millions de fleurs coupées et plants invendus au début de la crise sanitaire. 1. Société d’aménagemen­t foncier et d’établissem­ent rural

 ?? (Photo doc L. M.) ?? La Société d’aménagemen­t foncier et d’établissem­ent rural va apporter une bouffée d’oxygène aux exploitati­ons dont la trésorerie est dans le rouge, suite aux effets de la crise sanitaire, comme les jets des plants invendus.
(Photo doc L. M.) La Société d’aménagemen­t foncier et d’établissem­ent rural va apporter une bouffée d’oxygène aux exploitati­ons dont la trésorerie est dans le rouge, suite aux effets de la crise sanitaire, comme les jets des plants invendus.

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