Une enquête environnementale et financière
Deux cents militaires appuyés par un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie pour un vaste coup de filet lancé le juin dernier. L’opération « Terres brûlées » a fait l’effet d’une bombe. L’enquête pilotée par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Draguignan porte sur un trafic présumé de déchets de chantier entre le Var et les Alpes-Maritimes (lire nos éditions précédentes). « C’était une surprise attendue », expliquent Cyril Bolliet, secrétaire général de la fédération BTP , et Jean-Jacques Castillon, président. Selon l’organisation professionnelle, le coup de filet était « attendu » parce que « les déballes sauvages » sont régulièrement signalées par les adhérents et partenaires de la fédération. Il a été « une surprise », parce que « c’est allé vite et plutôt fort ». La fédération ne s’attendait pas non plus à un tel niveau d’organisation supposée, après que les enquêteurs ont opéré un rapprochement entre plusieurs procédures ouvertes par le parquet de Draguignan et celui de Nice (qui s’est dessaisi au profit du premier). Des centaines de milliers de mètres cubes de déchets inertes – mais potentiellement pollués – auraient été déversées sur des terrains situés dans le Var et dans les Alpes-Maritimes. Terre, béton, ferraille… Ces déblais proviendraient majoritairement de chantiers de démolition. Ainsi, onze personnes ont été mises en examen, dont quatre ont été placées en détention provisoire. Au moins quatre entreprises sont également mises en cause en tant que personnes morales. Environ euros ont été saisis – essentiellement sur des comptes bancaires – ainsi qu’une centaine de véhicules et autres engins de chantier. La Dreal et les Finances publiques ont participé aux investigations conduites par la section de recherches de la gendarmerie de Marseille.