Ségur de la santé : focus sur la contribution varoise
Dans le cadre de la consultation lancée par le gouvernement, le conseil territorial de santé a collecté les contributions : une trentaine de pages et bien plus encore de propositions
C’est un document d’une trentaine de pages : le recueil des contributions des membres du conseil territorial de santé du Var (CTS) peut encore être complété d’ici le 20 juin avant son envoi au ministère des Solidarités et de la Santé. Mais mercredi, sa présidente, la conseillère départementale Caroline Depallens, et sa vice-présidente, le Dr Laurence Pallier, en ont présenté la synthèse devant des membres du CTS (en photo), l’instance de démocratie sanitaire du département. Voici, parmi de nombreuses autres, quelques-unes des idées avancées par les contributeurs varois sollicités sur trois des quatre piliers de cette consultation nationale lancée par le gouvernement pour tirer collectivement les enseignements de la crise du Covid-19 et redéfinir les bases du système de santé.
Côté financements
Pilier n° 2 : « Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins ». Les Varois proposent des solutions pour investir dans la prévention, simplifier et valoriser les parcours pertinents (en valorisant la fonction de coordination notamment). Ils réclament aussi un renforcement de la politique d’investissement, une remise à plat des modalités de régulation par l’ONDAM (l’objectif national des dépenses d’assurance maladie), et l’accélération des modalités de sécurisation financière des établissements sanitaires. Les contributions soulignent aussi la nécessité d’assurer la souveraineté sanitaire et pharmaceutique de la nation et la compétitivité de notre système de santé et d’apporter un soutien à la recherche « quel que soit le statut de son opérateur ».
Côté organisations
Pour simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes (pilier n° 3), les contributeurs du CTS suggèrent de clarifier gouvernance et compétences, en instaurant plus de décentralisation. Ils souhaitent aussi que soient facilitées les initiatives locales : nouvelles modalités d’accompagnement, outils informatiques uniques facilement adaptables dans une configuration mobile… Enfin, pour « fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers » (pilier n° 4), deux propositions ressortent : une incitation financière à la performance collective, par exemple pour valoriser les acteurs qui oeuvrent dans l’optimisation des parcours de soins ou les regroupements de professionnels. Ils proposent ensuite de contractualiser avec les acteurs du territoire, notamment en redonnant du sens aux contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM), « garanties d’une réponse simple et souple aux besoins de la population ».
Les syndicats aussi
S’il n’a pas été question du pilier n° 1 de cette consultation – transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent, une question traitée au niveau national avec les syndicats – les deux représentantes du CTS ont tout de même reçu les syndicats, dont Caroline Depallens entend faire remonter des revendications « avec lesquelles on ne peut qu’être d’accord ». Elle a par ailleurs rappelé, qu’au-delà de la synthèse présentée mercredi, l’ensemble des contributions sera intégralement transmis au ministère. À qui il ne reste qu’à « écouter le terrain, écouter les territoires » a conclu la présidente du conseil territorial de santé. « La parole a été libérée, des liens se sont renforcés. Il y a une attente énorme. Ne nous décevez pas ! Il faut nous dire combien et quand ! »