Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Iggy Pop était chaud pour ce projet »

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Encore un album de reprises ! Oui mais voilà celui-ci, Frenchy, est signé par Thomas Dutronc, entouré de quatre musiciens qui ne sont pas des manches mais tiennent rudement bien celui de leur instrument. Et puis il y a des guests (invités spéciaux) absolument incroyable­s, voire improbable­s. Comme Billy Gibbons, leader des ZZ Top, ou encore Iggy Pop et Diana Krall (qui chantent également en français) et même Jeff Goldblum. Du très lourd donc pour un album de chansons françaises, léger – comprenez un album plein de douceur, d’amour, d’une délicieuse « calmitude ». Une seule n’est pas en français, mais quel exploit : il s’agit de Get Lucky. Tout le monde a entendu des dizaines de fois cet énorme tube de Daft Punk. Mais jamais dans une telle version. « C’est le seul morceau que l’on n’a pas répété, on l’a fait en boeuf », reconnaît Thomas Dutronc. Et le boeuf c’est bon, surtout en musique ! La dernière minute de Get Lucky est absolument inattendue, de la grande virtuosité.

Pourquoi cet album de reprises de chansons françaises ?

J’avais envie, avant de faire un album original avec des compos à moi, de trouver un projet pour mettre un petit pied ou un orteil à l’internatio­nal. Avec mes musiciens, on avait envie de s’exporter, de sortir un peu des pays francophon­es. Par envie de voyager, de changer un peu d’atmosphère.

Comment as-tu choisi ces quatorze chansons ?

Ce sont des chansons françaises qui ont fait le tour de la planète et qui ont marché dans le monde entier et il n’y en a pas tant que ça. On pourra en faire un deuxième volume, peut-être un troisième, mais c’est tout.

On a l’impression que tu t’es fait plaisir avec cet album...

Ah oui oui ! Jouer avec des musiciens de cette envergure qui font partie des meilleurs en Europe et qui jouent à l’internatio­nal, ça a été un bonheur mais un bonheur, entre guillemets, légitime parce que, moi aussi, je suis musicien. Je n’aurais jamais pu faire cet album il y a dix ans. Voilà euh... Je ne sais pas comment le dire mais ça s’est bien passé, les dieux étaient avec nous !

Comment as-tu réussi à convaincre tes guests ? Parce que c’est quand un casting hollywoodi­en !

C’est difficile de travailler avec des stars à l’internatio­nal. Mais si on connaît un peu la personne, si on l’a déjà croisée, ça fait la différence. Il y a quelques années, j’avais eu la chance de croiser Iggy Pop et il est obsédé par la France : il y a des chansons françaises dans ces trois derniers albums, il a même repris Les Passantes de Brassens, c’est quand même incroyable. Donc Iggy était chaud pour ce projet et c’est lui qui a fait venir Diana Krall. C’est génial !

Qu’a-t-elle pensé du projet ?

Elle a été emballée. Elle m’a envoyé un mail pour me dire que le morceau était génial, qu’elle n’aurait pas fait mieux, que le solo de guitare était très bon... Mais tout s’est fait grâce à Iggy car, au début, quand on avait appelé le managment de Diana on n’avait pas eu de réponse.

Il y a également la surprise du chef : Billy Gibbons. Un ZZ Top qui chante La Vie en rose, alors là...

(Il rit) Tu es le premier à te rendre compte du truc ! Ben oui, c’est marrant ! Moi, je suis un fan car Billy est un super guitariste. Il se cache derrière une attitude, il ne se prend pas du tout au sérieux mais putain quel guitariste : il fait un solo au milieu du morceau, en seulement une prise, même pas deux, c’est dingue !

Mais comment l’as-tu convaincu ?

Pour lui aussi cela a été un concours de hasards. J’avais pensé à lui mais je ne voyais pas trop le rapport. On s’est quand même dit : “essayons”. Quand on lui a fait écouter la propositio­n, sa femme qui était là, lui a dit : “Ah super, tu devrais faire ça, c’est vachement bien”. Il faut dire qu’elle avait passé ses jeunes années en France.

Parle-nous un peu de tes musiciens...

Il y a Rocky Gresset, le guitariste, qui est mon copain depuis qu’il a quinze ans, il en a trente-huit aujourd’hui. C’est un manouche que j’avais rencontré chez des gens atteints de myopathie. Des petits concerts étaient organisés pour eux, voilà comment on s’est connus. Thomas Bramerie, le contrebass­iste, je l’ai entendu dans un club, rue des Lombards à Paris, et j’ai flashé sur son groove incroyable. Des contrebass­istes j’en ai vu mais pas aussi bons... En plus, il est sympa. Ensuite, il me fallait un pianiste et, juste à ce moment-là, Eric Legnini venait de monter un trio avec Rocky et Thomas, Rocky m’a dit : “Il est comme nous, il aime la musique et c’est un bon vivant”. En plus c’est un grand pianiste...

Moi, je suis un fan car Billy [Gibbons] ne se prend pas du tout au sérieux mais putain quel guitariste !”

Et Denis Benarrosh à la batterie...

Je ne voulais pas un batteur jazz mais plutôt un musicien plus pop avec des sons intéressan­ts et on a pensé à Denis avec qui j’avais déjà travaillé aussi. Il amène des textures sonores dans les batteries et les percussion­s vachement intéressan­tes. Je suis vraiment content de l’avoir avec nous.

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(Photo Yann Orhan) Retrouvez Thomas Dutronc en concert live le vendredi  juillet, à  h , dans l’émission Basique : le concert, sur France .
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Frenchy. Thomas Dutronc. (Blue Note)

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