Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Macron sur les traces du général de Gaulle

Le chef de l’Etat s’est rendu, hier, au Mont-Valérien avant de s’envoler pour Londres

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Emmanuel Macron a témoigné, hier, la « reconnaiss­ance infinie » et la « gratitude éternelle » de la France à l’égard de Londres, où il a effectué son premier déplacemen­t à l’étranger depuis la crise du nouveau coronaviru­s pour les quatre-vingts ans de l’Appel du 18 juin du général de Gaulle. Après avoir commémoré dans la matinée à Paris cet appel historique à poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie, le chef de l’Etat a traversé la Manche en avion et a décerné la légion d’honneur à la capitale britanniqu­e, qui « fut le berceau de la France libre » ,le « dernier bastion de l’espoir au moment où tout semblait perdu ». Accueilli sous une petite pluie par le prince Charles, héritier de la couronne britanniqu­e, Emmanuel Macron s’est ensuite rendu au 10, Downing Street pour s’entretenir avec le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson. Il s’agit de son premier déplacemen­t à l’étranger depuis sa visite à Naples le 27 février pour un sommet italo-français. La délégation restreinte a été exemptée de quatorzain­e imposée par Londres aux arrivants en raison du coronaviru­s, sujet qui pourrait par ailleurs être au menu des discussion­s entre les deux hommes. Emmanuel Macron et Boris Johnson

doivent aborder la pandémie actuelle et les négociatio­ns sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, que Londres et Bruxelles veulent accélérer dans l’espoir de parvenir à un accord avant la fin de la période de transition qui s’achève au 31 décembre. « Nous voulons parler » du Brexit, a déclaré, hier, le ministre britanniqu­e des Affaires étrangères Dominic Raab sur la BBC, car « tout en quittant l’UE nous pouvons et nous voulons bâtir des relations en Europe encore plus fortes avec nos voisins les plus proches ».

Cérémonie sans public

La commémorat­ion de l’appel du général de Gaulle à poursuivre la lutte contre l’Allemagne nazie avait démarré dans la matinée à Paris, avec une visite au Musée de la Libération aux Invalides, où M. Macron s’est entretenu avec Hubert Germain, 99 ans, l’un des quatre derniers Compagnons de la Libération. « Nous nous devons d’être inspirés par cette force d’âme », lui a déclaré le chef de l’Etat : « Votre courage, votre vertu au sens romain du terme, sont une fierté pour notre pays et nous inspirent encore. » Le Président s’est ensuite rendu à la traditionn­elle cérémonie au mémorial du Mont-Valérien près de Paris, lieu d’exécution de Résistants et d’otages pendant la Seconde Guerre mondiale. La patrouille de France et les Red Arrows de la Royal Air Force ont survolé le site, puis la statue de Winston Churchill devant le Petit-Palais. C’est la première fois depuis la crise du coronaviru­s que se déroule une cérémonie militaire de grande ampleur, en présence de nombreuses personnali­tés, même si le public n’a pas été autorisé. La figure tutélaire du Général continue à être une valeur refuge pour la classe politique française, notamment à droite, et particuliè­rement en cette période de crise où la notion de « souveraine­té » revient en force.

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