Ne pas tout psychiatriser
Dans les discussions de comptoir, il n’est pas rare d’entendre qu’un tel « s’est fait son cancer à force de mener une vie trop stressante ». Le raccourci est péremptoire et surtout dangereux. Le Dr Cherikh explique : « il est difficile d’établir une relation de cause à effet entre le cancer et le psychisme. Il y a des facteurs de risques bien connus à l’instar du tabac ou de l’alcool. En revanche, ce qui est certain, c’est qu’un patient qui souffre, par exemple de dépression, va moins lutter. Sans psychiatriser automatiquement, il est important de dépister le terrain anxieux pour mieux accompagner le malade. » Donc, non, on ne « se fait » pas un cancer. En revanche, le moral est fondamental. Un patient souffrant de cette pathologie ne doit pas hésiter à parler de son ressenti, des psychologues sont d’ailleurs présents dans les services d’oncologie.
Niçois a d’ailleurs fait entrer des disciplines telles que l’ostéopathie ou l’hypnose dans le service de gastroentérologie du CHU avec des résultats probants. Le dermatologue confirme : « Il faut éviter de tomber dans un cercle vicieux où le retentissement psychique de la maladie va aggraver l’inflammation. » De nombreuses zones mystérieuses subsistent quant au fonctionnement du corps humain. Décidément, aucune piste ne doit jamais être écartée à la légère tant son fonctionnement s’avère parfois déroutant.