À Font de Fillol, le cri d’alarme des professeurs
Avec le choix de l’inspection académique de supprimer une classe de sixième à la rentrée prochaine, le personnel du collège s’inquiète des répercussions et ne compte pas abandonner
Six-Fours
L’urgence guette l’un des deux collèges de Six-Fours. Malgré sa mobilisation le 13 février dernier (voir notre édition du 14 février), le collège Font de Fillol est toujours en plein tourment. Car si à Reynier l’inspection académique est revenue sur sa position en ne fermant pas de classe, ce n’est pas le cas pour l’autre collège de la ville. Jean-Christophe Boreani, professeur d’EPS et représentant du personnel, affirme qu’avec « cinq classes au lieu de six, il va y avoir 150 enfants en 6e soit 30 par classe. » Des données qui vont, de fait, engendrer des refus d’enfants dans l’établissement, selon Eleonore GayCamps, conseillère principale d’éducation (CPE) : « Avant, on avait des dérogations pour rapprochement familial ou convenance personnelle, mais ça ne va plus être possible. Il y a même des enfants dont leur frère ou soeur aînée sont ici, mais qui vont devoir aller autre part... »
Une perte de quatre classes en quatre ans
Au-delà de la perte d’une classe pour la rentrée prochaine, ce qui inquiète le personnel, c’est l’avenir, « sombre », qui se dessine
En février dernier, les collèges de Reynier et Font de Fillol avaient manifesté ensemble pour le maintien de toutes leurs classes de sixième. Aujourd’hui, seul l’établissement du centre-ville a obtenu gain de cause.
pour l’établissement. JeanChristophe Boreani : «En enlevant une sixième, des postes d’enseignant vont être supprimés et ça va engendrer la perte d’une classe par année (d’abord une sixième puis une cinquième etc.). Des professeurs qui ne faisaient que quelques heures vont perdre leur poste et devront faire des heures dans d’autres collèges. »
Malgré l’appui du maire Jean-Sébastien Vialatte et de la députée Emilie Guerel, l’once d’espoir s’est un peu plus éloignée le 12 juin, jour de l’affectation des futures élèves par l’inspection académique : «Ona espéré qu’ils allaient changer d’avis. On pensait également qu’avec ce qu’on a connu à cause du Covid, les mentalités allaient évoluer...
»
La fin des projets
Selon lui, le fait de passer de 30 à 28 élèves par classe aurait présenté des avantages : « Ce serait mieux pour la qualité de l’enseignement. D’autant plus que, l’an prochain, des élèves en situation de handicap ont été acceptés et ils vont devoir être accompagnés d’une
AESH (accompagnatrice d’enfant en situation de handicap) chacun. » Alors pour répondre à cette suppression de classe, les enseignants ont fait le choix de répliquer. Eleonore GayCamps assure que «siOlivier Millangue, inspecteur de l’Académie du Var, ne change pas de position, les classes numériques, patrimoine et sportives proposées
En plus du soutien d’élus locaux, les enseignants ont reçu celui de nombreux parents d’élèves. En effet, une pétition en ligne a été lancée sur le site « change.org » et signée à reprises. Un argument supplémentaire que les enseignants contestataires espèrent bien mettre en avant face à l’inspecteur académique : «En allant le voir, on va lui dire qu’on est suivi au niveau politique, au niveau des parents d’élèves, et qu’il n’y a que lui qui ne nous suit pas. »
lors de la première année au collège pour aider à l’insertion des écoliers seront fermées ». Aussi, Jean-Christophe Boreani promet « que le personnel va tout faire pour que cette sixième classe rouvre. Et cela passera par des manifestations devant la mairie puis devant l’inspection académique », prévient-il.