Et sa piste aux étoiles
C’était l’adage « Dopage, dégage ». Le technicien reconnaît avoir souffert des ragots qui ont circulé au sujet de sa protégée Christine Arron quand elle avait signé, en 1998, un éclatant 10’’73 (record d’Europe).
La veille de la finale olymde Barcelone, Marie-Jo Pérec, au îneur, fait un léger footing sur le ent alors que ses adversaires mulos. Inquiète, elle interroge son nd tranquillement : « On va faire çaise. » Et ça a marché !
Et de la défendre en rappelant : « Cette année-là, elle avait couru à onze reprises en moins de 11 secondes. Ce n’était en rien un Ovni, comme on a vu par ailleurs. C’était une stakhanoviste de la piste. »
L’extraterrestre Usain Bolt
De tous les athlètes qu’il a croisés durant son immense carrière, Pia reconnaît avoir été particulièrement époustouflé par Usain Bolt, qualifié « d’extraterrestre ». « Je l’ai longtemps suivi sur les pistes d’entraînement avant de grandes finales, et j’étais effaré de la façon avec laquelle il se préparait. À l’échauffement avant sa finale olympique sur 200 m, je me souviens qu’il n’avait même pas fait un virage pour se mettre en place. On pouvait même le voir grignoter avant une compétition. C’était impressionnant. De plus, il était toujours souriant, vraiment rien à voir avec le prétentieux Carl Lewis. Je pense sincèrement qu’Usain, contrairement à d’autres qui ne sucent pas que de la glace, est resté durant toute sa carrière un sprinter propre. Il est, chez les hommes, à l’image de Marie-Jo. »
L’importance de la dynamique de groupe
Si l’athlétisme est avant tout un sport individuel, ce pédagogue né a toujours mis en avant la notion de groupe. « C’est le plus important, explique-t-il. Pour arriver au succès, il faut être dans un groupe dynamique. » Pour avoir oublié ce précepte lors d’un stage à l’île Maurice, naîtra une longue fâcherie avec MarieJo Pérec. Vingt ans après, elle sera effacée à l’occasion d’émouvantes retrouvailles et quelques chaudes larmes.
Le McGyver des pistes
« Pia », disaient de lui nombre de ses athlètes (de Stéphane Caristan à Dan Philibert en passant par le surdoué Philippe Touret mais aussi Maryse Ewanjé-Epée, Muriel Hurtis ou encore Lynda Ferga…),
« c’était
McGyver », le « Géo Trouvetou » du tartan. C’est, par exemple, en récupérant des mousses de siège d’avion transporté depuis Orly jusqu’à Créteil dans son break que cet entraîneur doté d’un oeil aiguisé a confectionné un sautoir. C’est en mettant bout à bout des kilomètres de pellicules qu’il a montré, enseigné, corrigé, modifié tel ou tel appui, tel ou tel départ, tel ou tel franchissement. « L’entraînement, c’était mon hobby », semble plaider aujourd’hui encore ce chercheur devenu au fil de son expérience « trouveur ».
Un passage par le RCT
Au début de l’ère Boudjellal et sous la férule de Tana Umaga, il a débarqué au RCT. Un bout de piste a même été édifié à Berg. Il a adoré travailler avec les Rouge et Noir, beaucoup moins avec le préparateur physique de l’époque (Sinoti Sinoti) qui faisait faire « n’importe quoi, n’importe comment » . Son bail, il ne le prolongera pas audelà de trois mois. En revanche, nombre de joueurs, à l’image d’Andrew Mehrtens, Gonzalo Quesada mais aussi Marc Andreu ou encore Jean-Charles Orioli, iront régulièrement le consulter pour des séances particulières. « Les rugbymen sont des gens attachants », tranche-til en guise de verdict. Sans appel.
« Tous ces gens qui courent, c’est génial »
Il y a 60 ans en arrière, Jacques Piasenta faisait son footing dans les rues et passait alors à l’époque pour un gentil original.
Sur l’immense stade olympique de Sydney ( spectateurs) et six mois avant le Jeux, Christine Arron, Frédérique Banqué, Muriel Hurtis et Fabé Dia, ainsi que les remplaçants, sont sur place pour prendre leurs repères. Le quatuor tricolore (’’) finira à la place à centièmes du bronze américain. Dans ce podium de luxe, les Bahamas (’’) et la Jamaïque (’’) décrochent l’or et l’argent. La mode n’était pas encore aux courses sur route et autres marathons à travers la planète. Autre temps, autres moeurs. À présent, il est de bon ton de courir et de montrer qu’on court. Et le précurseur qui grimpe à vélo quasi quotidiennement à Notre-Dame du Mai de relever : « Pour moi, c’est vraiment génial de voir tous ces gens courir et qui y prennent du plaisir. Les mentalités ont évolué. La médecine encourage le sport. On l’a vu pendant le Covid tout ce monde qui a ressenti le besoin de courir. C’est formidable ! »
Usain Bolt était toujours souriant. Vraiment rien à voir avec le prétentieux Carl Lewis”
« DTN, un métier de fainéant »
Jacques Piasenta, pendant des années aux prises avec les bien-pensants de l’athlétisme, s’est vu mettre des bâtons dans ses chaussures à pointes. Au point de ne pas être accrédité pour certains Jeux Olympiques ! Une aberration audelà de la mesquinerie. Sur les DTN (Direction technique nationale), le banni de la Fédé n’y va pas par quatre chemins et tranche sans ambages : « DTN, c’est vraiment un métier de fainéant ! » Qui dit mieux ?