TOUJOURS CONFINÉS La boxe met un genou à terre
Àla différence des sports collectifs, les sports de combat sont toujours confinés. Ce confinement et les contraintes imposées par l’Etat ont remis en question tout un mode de fonctionnement. Sur le plan économique et sportif. « Pour l’heure, la pratique de ces disciplines de corps à corps n’est pas possible sous leur forme codifiée et doit continuer de prendre la forme d’une pratique alternative », avait annoncé le gouvernement le 20 juin dernier, ajoutant qu’« une nouvelle décision sera prise lors d’une prochaine phase de déconfinement ». Depuis, les amateurs de boxe attendent avec impatience le feu vert des institutions. Cette dernière décision gouvernementale a eu pour effet de faire réagir la Fédération française de boxe qui « a le désagréable sentiment de pâtir d’une forme de deux poids, deux mesures ». En gros, d’une réelle injustice.
Être logé à la même enseigne
Le monde de la boxe est actuellement dans le doute et le flou. Car plus le temps passe et moins les boxeurs pros peuvent vivre de leur sport. Pas de combat, pas de rentrée d’argent. L’enjeu est différent du football où les joueurs perçoivent des salaires mensuels même lorsqu’ils ne jouent pas. Dans la boxe, pour des raisons économiques évidentes, la plupart des organisations ne pourront se faire sans public. Le huis
clos entraînerait fatalement la mort des sports de combat. En janvier, les boxeurs pros ont payé une licence à l’année... sans pouvoir boxer. Vu la conjoncture, les protagonistes du noble art et du pied-poing ont quasiment perdu une saison. Si une seconde vague arrivait, elle serait dévastatrice. L’incompréhension succède à l’incohérence. Elle règne d’autant
plus que dans les écoles, devant les portails, lors de la fête de la musique, dans les centres commerciaux, ont eu lieu des regroupements où la distanciation physique ne pouvait s’effectuer. De plus, la majorité des licenciés de boxe ont moins de 18 ans, classe d’âge qui fut la moins touchée par le coronavirus. Il tarde donc que les sports de combat reprennent
comme toutes les autres
(1) disciplines. Qu’ils soient traités de la même manière. Qu’il y ait une cohérence dans les prises de décisions. Et lorsqu’ils reprendront, reste à savoir dans quelles conditions, avec quel nombre de licenciés. Car la crise sanitaire ne se cicatrisera pas d’un coup. Les galas de boxe pourront-ils repartir comme avant ? Les partenaires locaux soutiendront-ils un sport laissé sur le bas-côté ? Cette sorte de discrimination cessera-t-elle enfin ? Toutes ces questions restent en suspens. Elles perdurent depuis des mois et n’ont trouvé, pour l’instant, aucune réponse. 1. Actuellement, seule l’élite pro et amateur a le droit de s’entraîner en petit comité.