« Le Pôle Mer est là pour aider tout l’écosystème » Interview
Rencontré avant le confinement, le nouveau directeur de Naval Group à Toulon a été élu président du Pôle Mer Méditerranée qui accompagne les entreprises innovantes du secteur maritime
Début janvier, Laurent Moser, 54 ans, prenait la direction du site toulonnais de Naval Group et était élu, presque dans la foulée et à l’unanimité, à la présidence du Pôle Mer Méditerranée. Ce pôle de compétitivité, qui siège au Technopôle de la Mer à Ollioules, compte 446 adhérents. Il est gouverné par un comité de pilotage de 29 personnes dans lequel on retrouve le président de TVT Innovation, des représentants de la Région, de grands groupes, des PME, universités et instituts de recherche, chambre de commerce, banques, agences de développement économique… Ancien directeur du site de Lorient entré en 2015 chez Naval Group, Laurent Moser a travaillé auparavant dans l’industrie automobile pour le site de production de Renault en Turquie, puis pour la société Bombardier (métros, trains…) comme directeur de production, puis de site à Valenciennes.
Vous avez un profil plutôt atypique, non ?
Je ne dirais pas ça. J’ai fait toute ma carrière dans le monde industriel. Je suis passé chez Renault, Bombardier. Ce n’est pas très étonnant que je sois arrivé là, vu de l’extérieur. J’ai pris les rênes du site de Toulon de Naval Group le er janvier. C’est un établissement différent de Lorient, dédié au maintien en condition opérationnelle (l’entretien des navires, Ndlr). C’est une nouvelle aventure pour moi. Il y a salariés et c’est le troisième site de Naval Group après Cherbourg et Brest (Laurent Moser a évoqué par ailleurs un investissement de M€ en pour doter le site toulonnais de nouveaux moyens et machines après plus de M€ déjà investis en ).
Y a-t-il des passerelles entre Naval Group et le Pôle Mer Med ? Les présidents du Pôle ont toujours été issus de Naval Group…
C’est vrai qu’il y a des passerelles. Ce n’est pas le fruit du hasard si les présidents sont de Naval Group. Le premier président, Bernard Planchet, un ex-DCNS, est à l’origine de la création du Pôle Mer. Et Naval Group est une locomotive pour le Pôle, un fer de lance, avec un lien indéniable, mais je suis là pour défendre avant tout l’ensemble des adhérents du Pôle Mer.
Quel est l’apport du Pôle Mer à ses adhérents ?
Le Pôle Mer Méditerranée évolue dans un contexte national et international, la filière maritime, un secteur très porteur. À l’échelle du monde, cette économie représente Mrds de dollars et elle va doubler d’ici . Le Pôle Mer est là pour aider tout un écosystème d’entreprises, de grands groupes et PME à affronter ces défis qui sont notamment la performance industrielle dans toutes les activités, la captation de données, la cybersécurité et l’émergence de nouvelles activités. C’est un vrai enjeu économique et stratégique, que ce soit dans la Défense, l’exploitation de la mer, l’environnement marin et le développement durable, ou encore la transition écologique avec la propulsion électrique des navires par exemple.
Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?
Le Pôle Mer fédère et accompagne membres autour de six domaines d’actions stratégiques (lire par ailleurs) .Le Pôle accompagne ces entreprises tout le long
du processus, les aide à trouver des partenaires, des financements, jusqu’à la labellisation de leurs projets innovants, car ses membres apportent des produits ou des compétences nouvelles. C’est la vocation première du Pôle. Une cinquantaine d’adhérents sont des PME qui ont besoin de l’aide du Pôle pour exposer leur savoirfaire en France et à l’international. Depuis sa création en , le Pôle Mer a permis la labellisation de projets et plateformes. % ont trouvé des financements publics. Un financement qui s’élève en tout à de plus d’ Mrds € depuis le début. % de ces projets sont portés par des PME. Le Pôle organise aussi des événements, des salons pour assurer leur communication...
Quelles sont vos ambitions pour le Pôle Mer ?
Il y a déjà une feuille de route qui définie une stratégie jusque , déjà écrite et qui s’actualise. Je m’inscris dans cette continuité avec l’idée de conserver cet ADN du Pôle qui est le soutien et l’accompagnement des PME, et d’impulser des voies à explorer, notamment vers la transformation numérique, la transition écologique et la robotique. Qui a la chance d’avoir un tel nombre d’adhérents pour enrichir cette vision de l’avenir, pour continuer à progresser ? C’est un atout énorme. C’est fabuleux de découvrir toutes ces pépites. Tous les horizons sont présents autour de la table, c’est ça la richesse du Pôle. Il y a vraiment de belles innovations.
Avez-vous des exemples d’innovations justement ?
Dans le numérique, dans le naval