Reviendra-t-il ? Si oui, quand reviendra-t-il ?
Cinq mois qui auront marqué l’histoire de l’humanité. Cinq mois au cours desquels des milliards d’individus ont vécu calfeutrés. Assignés à résidence. Impensable. Inimaginable. Aucune guerre, aucune épidémie, aucun phénomène naturel ou accident nucléaire n’avait jusquelà mis ainsi le monde à l’arrêt. Mais, là, tout le monde a (eu) peur. Peur de mourir. Un ennemi invisible, un virus nouveau circule. Son nom : SARS-Cov-. Il a été détecté en décembre (en réalité, il circulait depuis des mois) dans la ville chinoise de Wuhan, dans la province du Hubei. Selon l’enquête des autorités chinoises, les personnes atteintes du virus l’auraient contracté en consommant des produits d’origine animale issus d’un grand marché de la ville. En l’espace d’un mois, ce qui était initialement une épidémie géographiquement restreinte va se transformer en pandémie. Nul n’a anticipé. Ce virus est des plus mystérieux. Plusieurs mois ont passé, mais le virus continue de conserver bien des secrets. Pourtant, pendant tous ces mois, l’info a coulé à flots, faite le plus souvent de rien. Les médias pressaient les experts de donner des réponses. Certains, bien avisés, s’y sont refusés. D’autres, « bons clients », attirés par la lumière, ont jeté à la foule, suspendue à leurs paroles, des informations dont un certain nombre se révélera erroné. Au risque de se ridiculiser. Alors que la psychose a gagné le peuple, les pouvoirs publics sont, eux, empêtrés dans leurs contradictions : masques ou pas masques, tests ou pas tests… Plutôt qu’avouer qu’ils sont démunis, qu’ils se sont laissés déborder, ils alimentent la défiance à leur égard en donnant des réponses irrecevables. Que reste-t-il de cette période tellement confuse ? Avant tout, la prise de conscience de l’infinie vulnérabilité de nos sociétés modernes, et de l’inconsistance de certains de leurs dirigeants. Qui ont agi en hommes politiques, inquiets de leur réélection, quand la période aurait attendu des chefs d’État. Il reste aussi de cette période cette histoire finalement assez simple que j’ai envie de vous raconter : « Il était une fois un virus. On ne savait pas vraiment d’où il venait, mais on découvrait rapidement qu’il ciblait ses victimes : les plus vieux, et les plus fragiles. Ne sachant pas l’arrêter, tardant à s’équiper des moyens pour s’en défendre, on demandait alors à tout le monde de rester chez soi et de fermer la porte à double tour. Mais il s’était déjà introduit dans des demeures. Continuant d’accomplir son macabre dessein. On tenta de sauver le plus de gens possible, mais faute de traitements, on dut accepter d’en voir partir un certain nombre. Et puis un jour, ce virus a commencé à s’éclipser. Comme il était venu. Sans explications. Reviendra-t-il ? Si oui, quand reviendra-t-il ? L’histoire ne le dit pas. » Une histoire finalement très simple pour faire peur à ces enfants que nous sommes et qui ont semblé découvrir à l’occasion de cette crise ce que signifie la mort et tout ce qu’elle entraîne. Les plus vieux n’avaient pas peur. Mais ils ne voulaient pas mourir seuls. On ne peut pas réécrire l’histoire. Mais on doit savoir en tirer des leçons. Redécouvrons ensemble ces cinq mois que votre quotidien a accompagnés pas à pas.
« Certains dirigeants ont agi en hommes politiques quand la période aurait attendu des chefs d’État. »