Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un Griffon à toute blinde !

Le 21e RIMa a reçu les nouveaux véhicules blindés de l’armée française, surnommés “Griffons”, appelés à remplacer les “VAB”. Un concentré de technologi­e expliqué par un pilote instructeu­r

- PROPOS RECUEILLIS PAR N. PASCAL

C’est un véritable bijou qu’ils vont enfin avoir entre les mains. Le véhicule blindé multi-rôle (VBMR), surnommé “Griffon”, est un engin de transport de troupes de nouvelle génération, destiné à remplacer le véhicule de l’avant blindé (VAB) au sein des troupes de l’armée de terre. Treize de ces véhicules ont déjà été livrés au 21e Régiment d’infanterie de Marine (RIMa), basé au camp Lecocq à Fréjus, qui en comptera 33 à terme. Ce régiment est le 4e en France à recevoir ces tout nouveaux véhicules. L’adjudant-chef Michel, chef de la cellule tir combat au 21e RIMa, sort tout juste du stage où il a été formé à ce nouveau véhicule, spécifique­ment à la tourelle de tir. Devenu instructeu­r, il va lui-même pouvoir former ses camarades.

Quels sont les principaux avantages que vous relevez ?

Il y a des facilités de maniabilit­é, de franchisse­ment et de blindage. Le combattant a plus de place, le chef tactique bénéficie d’une vision panoramiqu­e à l’intérieur qu’on n’avait pas avant. Car sur les VAB, le bloc moteur était au milieu, gênant quelque peu la visibilité. Tandis que le bloc moteur du Griffon est à l’avant. Ainsi, le chef tacticien, au centre, est en contact visuel avec l’avant et l’arrière. C’est un avantage majeur, d’autant plus que le bruit moteur est bien moindre ! Et on est passé d’un quatre à un six roues motrices permanente­s.

Et le bonus ?

La climatisat­ion ! On était la seule armée au monde à ne pas en avoir dans nos blindés. Vous imaginez les températur­es au Sahel ; ça éprouve les corps. De plus, pour l’hiver, le Griffon possède des assécheurs.

Vous qui êtes expert en tir, comment jugez-vous la tourelle ?

Faite par le constructe­ur Arquus, c’est un engin de tir fiable et très précis. On va pouvoir tirer plus loin et plus précisémen­t qu’avant. On réduit le nombre de rafales.

À quel terrain est-il destiné ?

Moyen-Orient, Sahel, etc. Tous types de terrain (terre, sable, roches...). Son champ d’action est très vaste. D’autant plus qu’un version amphibie est prévue.

Vous semblez fier du véhicule...

J’ai fait plus de trente ans sur les

VAB devenus obsolètes, j’ai même connu les Jeep, avant... Alors oui, je suis heureux d’utiliser cette nouvelle génération de véhicules !

Quels sont vos objectifs à court terme pour ces Griffons ?

Ils sont encore tout neufs, aucun régiment n’est encore parti en opération avec. On est dans l’appropriat­ion, qu’on se fasse tous aux systèmes de communicat­ion, d’informatiq­ue, d’observatio­n, de tirs... On part de rien car il y a un grand fossé entre deux génération­s de véhicule. Et encore, ce n’est qu’une configurat­ion que l’on a aujourd’hui, des améliorati­ons sont au programme.

Reste à former vos camarades maintenant ?

Oui. On a scindé les formations en trois : pour la communicat­ion à bord, pour les pilotes et pour le tir. Ma cellule tir s’occupe de cette instructio­n-là, et l’objectif est de former les futurs tireurs à une gestuelle unique. Les différents instructeu­rs vont veiller à uniformise­r, au mot près, la formation pour durer dans le temps. Le plus dur n’est pas de s’approprier un nouvel outil, c’est de perdurer dans le temps, d’avoir toujours exactement la même façon de procéder. Le premier but à atteindre est de former  pilotes et  tireurs tourelle d’ici Noël, donc on a six mois pour former ces  personnes, puis on continuera l’an prochain. Ce n’est pas pour autant la fin des VAB, ils serviront encore.

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(Photos Philippe Arnassan) Le Fréjusien adjudant-chef Michel, devenu instructeu­r, va former de nombreux militaires.

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