PRÊTS AU COMBAT
Des moyens humains et matériels, une stratégie qui anticipe et frappe rapidement… Toutes les forces dédiées à la lutte contre les feux de forêt ont été présentées hier au préfet dans le massif de Bormes-les-Mimosas
▲ En 20 ans, près de 4000 incendies ont ravagé 35 000 hectares de maquis et de forêt, dans le Var. Plus de 12 000 hectares ont été détruits dans le seul été de 2003. ▲ Hier, dans le massif de Bormes, toutes les forces prêtes à intervenir ont été présentées au préfet, Jean-Luc Videlaine. ▲ La stratégie est claire : priorité aux feux naissants. «Il faut les étouffer pour éviter qu’ils prennent de l’ampleur», explique le colonel Grohin, le patron du SDIS 83.
Le rendez-vous est immuable : chaque début d’été, le préfet du Var passe en revue les forces opérationnelles mobilisées dans la lutte contre les feux de forêt qui sont sous ses ordres. Ce lancement de la campagne 2020 s’est déroulé hier après-midi à Bormes-les-Mimosas, en compagnie de Françoise Dumont, présidente du service départemental d’incendie et de secours (SDIS 83), de François de Canson, conseiller régional délégué à la sécurité civile et aux risques majeurs, et du maire de Bormes François Arizzi. Le lieutenant-colonel Eric Grohin, patron du SDIS 83, et son adjoint, le lieutenantcolonel Frédéric Gosse, ont présenté les différents intervenants et la stratégie française.
Prévention, prévision et lutte
Celle-ci repose sur deux principes fondamentaux, l’approche globale et l’anticipation. Elle débute par la prévention. Ainsi les équipes de la direction départementale des territoires et de la Mer (DDTM), de l’Office national des forêts exercent une présence dissuasive. Les agents de la DDTM et le l’ONF veillent au respect de la réglementation et des arrêtés préfectoraux, qu’il s’agisse des interdictions de l’emploi du feu, de l’entrée dans les massifs autorisée ou pas selon les conditions météorologiques… Tous les jours, 43 véhicules de la DDTM et huit patrouilles de forestiers assermentés du Département sillonnent le terrain. Ces hommes et femmes travaillent avec les CCFF, dont le président départemental, Gilles Allione, a présenté les nouveaux engins, financés avec des subventions des collectivités locales. 52 patrouilles forestières des CCFF sur 143 existantes sont à l’oeuvre au quotidien. Tous peuvent communiquer rapidement et échanger des informations grâce à un réseau radiophonique mis en commun, ainsi qu’avec les cinq vigies positionnées sur le département.
Gendarmerie et police associées
Côté prévision, les sapeurs pompiers anticipent en fonction de l’échelle du risque en prépositionnant les moyens terrestres et aériens. Lesquels montent en puissance pour la lutte active dès le début d’un incendie (lire page suivante). Priorité est donnée aux feux naissants, pour les étouffer le plus rapidement et éviter qu’ils prennent de l’ampleur. Le colonel Grohin souhaite d’ailleurs qu’à terme « tout le monde soit dans la même salle » pour coordonner l’action. Enfin, les services de police et de gendarmerie sont associés au combat contre les feux de forêt sur le volet enquête après chaque départ de sinistre. Une équipe pluridisciplinaire existe, composée de forces de l’ordre et de sapeurs-pompiers.