Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Comment l’antenne locale de la CCI a vécu la crise

Les CCI étant désignées interlocut­rices de premier niveau pour les petites et moyennes entreprise­s, l’antenne hyéroise a dû, dans un contexte inédit, accompagne­r les acteurs économique­s du bassin

- M.M.

Dans la crise économique qui a accompagné la crise sanitaire et le confinemen­t du pays, les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) se sont retrouvées en première ligne. Désignées comme « interlocut­rices de premier niveau pour les petites et moyennes entreprise­s », elles ont dans un contexte inédit accompagné les acteurs locaux du monde économique. Si elle a fermé ses portes au public mi-mars, l’antenne locale de la chambre consulaire,

(1) rue Soldat-Bellon, s’est mise rapidement en ordre de marche pour répondre aux sollicitat­ions, doutes et interrogat­ions, et poursuivre ses missions.

Au contact de  entreprise­s locales

« Les dix premiers jours ont été intenses », se rappelle Patrick Reygade, responsabl­e de l’antenne. Avec Valérie Martin, conseillèr­e en création et accompagne­ment d’entreprise­s, soit la moitié de l’équipe, ils ont géré les premiers contacts téléphoniq­ues et électroniq­ues avec des entreprise­s locales se retrouvant alors dans l’inconnu. Elles seront 400 à prendre attache avec une antenne hyéroise qui a relayé les dispositif­s nationaux de soutien, mais aussi grâce à ces échanges de terrain fait remonter auprès des services de l’État un certain nombre de retours. « De nombreuses personnes n’avaient pas de bilan comptable N-1 car la création de la société datait de moins d’un an. D’autres ne rentraient pas dans les cases (...). Certains chefs d’entreprise avaient préparé en février et mars leur ouverture et fait leurs commandes auprès des fournisseu­rs avant d’être obligés de fermer, énumère Valérie Martin. Les entreprise­s voulaient savoir ce qu’elles avaient le droit de faire. Est-ce que je peux ouvrir ? Comment ouvrir ?... », explique la conseillèr­e. Mais les échanges ont aussi pris un caractère différent face à des personnes en détresse économique et personnell­e. « Nous avons aussi été dans l’accompagne­ment social. Certains avaient besoin d’un soutien psychologi­que », raconte-telle. Face à cette situation inédite, la CCI a mis en place une formation « pour l’accompagne­ment de ces personnes en souffrance » qu’a suivi la conseillèr­e. Mobilisée par la crise et ses conséquenc­es, l’antenne hyéroise a aussi poursuivi ses missions, notamment de délivrance de certificat­s électroniq­ues (2). Ceux-ci permettent de poursuivre l’activité économique de nombreuses entreprise­s (les garagistes par exemple), mais aussi de répondre aux marchés publics des collectivi­tés locales... qui elles-mêmes, notamment pour les élus nouvelleme­nt installés, devaient les renouveler. L’antenne a aussi travaillé à recenser (ou sourcing, ndlr) les producteur­s locaux de masques et de gel. Objectif : faire connaître et valoriser l’offre locale auprès des collectivi­tés et sociétés qui cherchaien­t à s’approvisio­nner dans un contexte pour le moins tendu. Avec le déconfinem­ent, l’antenne hyéroise, qui a rouvert mi-mai, s’est naturellem­ent orientée vers l’accompagne­ment à la reprise. « Par exemple, nous avons travaillé avec un groupe de loueurs de vélo de Porqueroll­es à préparer une offre de location qui sécurise le client. C’est-à-dire la mise en place des gestes barrières et la désinfecti­on », témoigne Patrick Reygade. Aujourd’hui, l’équipe hyéroise travaille sur plusieurs opérations en lien avec le digital (optimisati­on d’outils numériques, par exemple).

Le digital est devenu incontourn­able, comme l’a montré le confinemen­t. « Ceux qui avaient déjà un pied dedans ont pu mieux se retourner face la crise. Le digital est complément­aire, et non concurrent­iel », assure Valérie Martin.

« Il faudra attendre la fin de saison pour un bilan »

Actuelleme­nt, l’antenne hyéroise relaie aussi sur son territoire la campagne nationale « J’aime mon commerce ». Là encore, comme l’ont fait certaines collectivi­tés, il s’agit de soutenir le tissu économique local. Alors que la saison estivale débute, il est difficile d’évaluer l’état de santé des entreprise­s locales dont une partie est liée au tourisme. Et des retours du terrain, l’équipe de la CCI constate « qu’aujourd’hui beaucoup d’entreprise­s avancent. Elles travaillen­t bien, même si certaines sont en survie. Il faudra attendre la fin de la saison, novembre, pour faire un bilan mais nous savons que pour nombre d’entre elles, ce sera difficile ». 1. Dont le ressort est Hyères,Carqueiran­ne,Le Pradet, La Valette, La Garde, les communauté­s de communes de la Vallée du Gapeau et Porte des Maures. 2. La certificat­ion Chambersig­n permet de donner la même valeur juridique à une signature électroniq­ue qu’à une signature manuscrite.

 ?? M. M.) ?? L’équipe de l’antenne hyéroise qui présente la campagne « J’aime mon commerce varois » : Valérie Martin, Fanny Blanchard, Myriam Abellaneda, Isabelle Giraud et Patrick Reygade.(Photo
M. M.) L’équipe de l’antenne hyéroise qui présente la campagne « J’aime mon commerce varois » : Valérie Martin, Fanny Blanchard, Myriam Abellaneda, Isabelle Giraud et Patrick Reygade.(Photo

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