Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Tragos, une bulle d’air dans le désert culturel de l’été

Dans le Golfe de Saint-Tropez, le festival des Tragos arrimé à Pardigon, sera l’une des rares scènes théâtrales à maintenir ses spectacles cet été. Ambiance rafraîchis­sante

- N. SA.

Cavalaire

Lancé depuis samedi dernier, le marathon estival du festival des Tragos a repris ses – nouvelles – marques avec l’envie d’en découdre pour cette 42e saison. Le festival qui se qualifie luimême de « plus long de France » résiste. La crise sanitaire n’a pas eu raison de l’existence de ce roc culturel installé à Pardigon. « On continuait d’y croire. On a travaillé plus que d’habitude pour prévoir plusieurs scénarios », témoigne le président Emmanuel Seignez. La soirée de mercredi semblait pro- pice aux échanges scéniques. Pas comme le soir de l’ouverture où un mistral décoiffant, a failli envoyer valdinguer le décor et casser la voix des comédiens...avant de cesser de siffler juste à la fin. Maudit traître. La buvette aux allures de kiosque Peynet est restée fermée cette saison : avant la représenta­tion, les spectateur­s s’éparpillen­t dans le jardin dompté et coloré de chaises. Les dialogues étouffés des artistes en pleine répétition à seulement 15 minutes du début, sautent la butte de cannes de Provence. Par chance, « la Cie a mené à bien toutes ses créations, savoure Emmanuel Seignez. Mais on savait que l’on aurait peu de temps pour la mise en scène », où, là aussi la distanciat­ion a été mise en oeuvre. Toutes les minutes comptent. Les spectateur­s apparaisse­nt au comptegout­tes depuis 3/4 d’heure. « On a été vraiment poussé par le public. C’est un festival où il y a énormément de fidèles ». Le plus touché semble Gilbert Guerrero (fondateur du festival), à la recherche de tuyaux avant le lever de rideau. « Je suis épaté de voir le public nous suivre », les yeux brillants au-dessus du masque. « On fait partie des 37 festivals qui ont tenu bon », se réjouit-il. Chaque soir, devant ce spectacle renouvelé, il aura toujours une pensée pour « les rigolos dans les canniers », comme les surnommaie­nt les moqueurs.

Aux premières loges, Monique et Marie. Fidèles parmi les fidèles. Présentes «depuis les débuts : on a tout connu. On sera là deux à trois fois par semaine. On est assidues ! On a toujours aimé le théâtre, et à Cavalaire, les Tragos c’est une grande famille ». Mère et fille, appréciero­nt ce soir-là de voir leur fils et petit-fils, « Titi », parmi les comédiens. L’heure tourne. Béatrice Seignez, en maîtresse de cérémonie a revêtu son habit de lumière : paillettes et chapeau haut de forme pour une présentati­on pétillante. « Merci d’être venu voir autre chose que du Guitry ! », tranche-t-elle, annonçant la pièce « Où sont nos rêves ? » Mercredi soir, sous la lune de Pardigon, on a rêvé d’une belle saison théâtrale...

Festival jusqu’au 28 août. Programmat­ion et réservatio­ns sur tragos.fr. Prochaine représenta­tion ce vendredi, à 21 h 30.

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(Photos JMR) Sur scène, mercredi soir, l’Atelier théâtre de l’OMC de Cavalaire.
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Gilbert Guerrero à la recherche de tuyaux, ce soir-là. Madame Loyal, la scintillan­te Béatrice Seignez. Ci-dessous : le festival, c’est aussi une ribambelle de bénévoles () qui oeuvre dans les coulisses.
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Monique et Marie : fans de la première heure.

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