Protection de l’enfance : « Le visage de la solidarité »
Les professionnels de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance ont uni leurs forces et renforcé leur partenariat, salué lors de l’assemblée plénière qui s’est tenue à La Valette
Àla sortie de la crise sanitaire sans précédent, la rencontre annuelle, au collège Daudet de La Valette, des professionnels et acteurs locaux de l’Observatoire départemental de la protection de l’Enfance (ODPE), prenait encore plus de sens. Elle a révélé le partenariat renforcé et la mobilisation à H 24 de tous pour faire front et trouver des solutions lorsque des difficultés se faisaient jour.
L’engagement salué
Un« engagement durant cette période, et l’énergie dépensée sans compter pour assurer la continuité de vos missions » qu’a tenu à saluer la présidente, Caroline Depallens, conseillère départementale. « Vous avez construit le vrai visage de la solidarité pour le bien et le respect des enfants », a-t-elle déclaré en présence notamment de représentants des assistants familiaux. Cette mobilisation a eu lieu malgré le ressenti, chez les professionnels de la protection de l’enfance, d’avoir été « les grands oubliés » de la crise, comme l’a rappelé José Becquet, président de l’association des Maisons d’enfants à caractère social. Le versement d’une prime, toujours pas d’actualité pour les acteurs du secteur médico-social, symboliserait pourtant « une reconnaissance » pour un personnel investi, confronté aussi aux difficultés éprouvées par des enfants placés, et notamment ceux dans le champ du handicap. Lesquels ont été en première ligne sur la fracture numérique et du logement.
Schéma départemental voté cet hiver
L’ODPE s’est, ainsi, vu présenter les pistes de travail (lire ci-dessous) du schéma départemental de l’enfance et de la famille sur les quatre années à venir (2020-2024). Celui-ci sera soumis au vote cet hiver des élus du Département. Les propositions s’appuient sur un diagnostic illustré de chiffres clefs de la prévention et de la protection de l’enfance (lire par ailleurs). La hausse est assez significative des mesures d’Aide éducative à domicile (AED) ou d’Assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) avec des tensions en nombre de places sur ce dispositif, et ce, quelles que soient les mesures judiciaires ou administratives. En isolant le nombre de mineurs non accompagnés, le diagnostic révèle une hausse du nombre de personnes confiées à l’aide sociale à l’enfance (un peu plus de 2000 dans l’année).
Offre adaptée aux besoins de l’enfant
« On place moins dans le Var que dans d’autres départements. Nous avons un peu plus de mesures judiciaires AEMO que de mesures d’AED », a nuancé la responsable de l’enfance, privilégiant « à un moment donné une offre qui va s’adapter à des besoins de l’enfant ». La protection de l’enfance est de plus en plus confrontée à « des mineurs qui ont des problématiques cumulées (éducatif, troubles du comportement...). » Ces données statistiques demandent encore à être peaufinées, selon la directrice de l’Enfance du Var. Pour elle, il s’agit « d’avoir une réflexion sur la modalité de travail à l’accompagnement des enfants qu’on va pouvoir leur offrir soit à domicile soit dans le cadre d’accueils diversifiés ».
« Mieux faire circuler la parole »
À l’origine d’un groupe de travail – associant notamment des travailleurs sociaux, des magistrats, des avocats –, l’Association varoise pour le respect de l’enfant (Avre) estime que cet accompagnement ne peut faire l’impasse sur la nécessité « de faire mieux circuler la parole ». Pour sa directrice, la psychologue Marie Bruneau, il faut en outre « réfléchir ensemble autour des questions sur les problématiques au niveau de l’aide sociale à l’enfance. On souhaiterait pouvoir échanger pour que chacun puisse entendre le point de vue de l’autre et apporter des solutions plus concertées, et ce, dans l’intérêt supérieur de l’enfant ».