Pierre Barbe : la piqûre de rappel de l’apiculteur Avec le confinement, les insectes pollinisateurs ont eu le temps de se reproduire en nombre. Pour se protéger, les familles optent pour des solutions radicales. Trop selon le professionnel
Indétectable à l’oeil nu, une véritable piste de course traverse le grand jardin fleurissant de l’exploitation. Les bourdonnements filent entre les buissons comme des Formule 1. En peu de temps, une bestiole manque de s’écraser contre le visage de Pierre Barbe, apiculteur installé à la Tour de Mare. Peu impressionné, le retraité ne bouge pas d’un cil. L’insecte assure un dérapage contrôlé, et reprend son circuit. Un folklore ordinaire pour l’homme qui les a fréquentés pendant 43 ans. Alors, quand il reçoit des appels pour savoir comment tuer ses compagnons ailés, l’apiculteur voit rouge. Et s’assure que le message soit clair.
Récemment, vous avez reçu des appels répétés…
Les gens se plaignent de voir des insectes sur les plantes, les arbres, les fleurs. Je leur réponds que c’est un phénomène naturel, encouragé par le confinement. Il a permis un renouvellement conséquent de populations, qui se sont agrandies. Ce n’est pas plus mal. Par contre, en dehors de s’en plaindre, ces personnes nous demandent comment faire pour les tuer. Nous, nous sommes apiculteurs et éleveurs d’insectes ; pas des tueurs.
Des coups de fil assez paradoxaux, non ?
Étonnants, oui, mais pas inhabituels. Nous sommes contactés par les pompiers pour des cas de frelons, par exemple. Ce sont des situations dans lesquelles il faut connaître les insectes. Je suppose que c’est dans ce même esprit que me contactent les syndicats de copropriété et les particuliers.
Vous défendez les pollinisateurs naturels. Pouvezvous nous rappeler à quoi ils servent ?