La Graine et le Mulet sur Arte
Après L’Esquive, César du meilleur film en 2005, Abdellatif Kechiche avait intérêt à frapper fort. Avec La Graine et le Mulet, sorti en 2007 et présenté à la 64e Mostra de Venise, le réalisateur tient toutes ses promesses. Il reçoit le Prix spécial du jury à la Mostra et le Prix du meilleur jeune espoir. Et quelle fierté, pour les Azuréens, amateurs de septième art, puisque le réalisateur est arrivé à Nice à l’âge de six ans, a suivi les cours d’art dramatique du conservatoire d’Antibes... Bref, il a puisé pas mal de sa créativité dans le bleu de la Méditerranée. Le pitch ? Slimane Beji a une soixantaine d’années et il travaille sur les chantiers navals de Sète depuis plus de trente-cinq ans. Père de famille divorcé, il est de moins en moins sollicité et est contraint d’accepter des horaires flexibles. C’est la crise. Il est fatigué. Slimane veut changer de vie. Son rêve ? Retaper un bateau désaffecté et y créer un restaurant oriental.
Une fable humaniste
Ses proches finiront par se prendre au jeu de ce projet. Un dessein complètement barré puisque Slimane n’a pas un sou pour le concrétiser. Il va devoir redoubler de créativité pour y arriver... Son sens de la débrouille va le sauver. C’est tendre. C’est dur. C’est plein d’émotion. Les acteurs sont plus vrais que nature. Le héros est hyperattachant. On y mêle tout : les problèmes d’argent, de couple, de famille, d’âge... Rien n’est simple. Il y a l’inéluctable et ce qui se gagne à la sueur de son front. Ou avec l’aide et le soutien des autres. C’est une fable humaniste. C’est 151 minutes d’un film franco-tunisien qui laisse des traces. Une comédie dramatique maintes fois saluée, on comprend pourquoi. LaGraineetleMulet.
Aujourd’hui,à 20 h 55,surArte.