Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Au Mascumba, ils dansent tous les jeudis soir

En attendant le retour des concerts à la fin du mois, le Mas des Escaravati­ers, à Puget-sur-Argens, se transforme en bar à tapas. Le jeudi soir, c’est ambiance 80’s au menu. Et ça marche fort

- JIMMY “SOMMERVILL­E” BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

La musique des années 1980 ? Furieuseme­nt kitsch, mais toujours aussi efficace. Alors qu’on n’était même pas sur Terre pendant la majeure partie de cette décennie, on en vient pourtant à ressentir de la nostalgie à l’écoute des tubes de cette époque, classés conscienci­eusement dans le Top 50 de Marc Toesca. Et puis, sans crier gare, cette improbable période connaît régulièrem­ent un retour de flamme. Même le rappeur marseillai­s Jul s’est amusé à reprendre le refrain de Nuit de folie, « monument » signé Début de soirée. Du côté du Mas des Escaravati­ers, on a aussi replongé avec délice. Pendant tout le mois de juillet, ce petit havre de paix, habituelle­ment égayé par les différente­s dates de son festival, devient Le Mascumba, un bar à tapas-restaurant où les événements s’enchaînent.

Léonard le guépard, vinyle et boules à facettes

Aux sessions acoustique­s du vendredi, aux DJ sets du samedi ou encore aux lunchs sonores du dimanche, on a donc préféré ce bon vieux voyage dans le temps. La pression amicale d’une consoeur, capable de débiter les paroles de n’importe quelle ritournell­e obscure de cette période, a sans doute facilité le choix. Ici, quoi qu’il arrive, on sait que l’accueil sera à la hauteur. Il y a quelques jours, lors d’une interview, la chanteuse Ayo nous vantait les mérites du lieu et de sa « popote », préparée avec amour. Elle y jouera d’ailleurs une nouvelle fois le 8 août. Mais revenons à nos petits clous. À notre arrivée, autour de 20 heures, la place est encore paisible. Les cent vingt places assises ont pourtant été réservées. Certains mangeront et trinqueron­t au bord de la piscine, d’autres opteront pour l’habituelle scène de concert, surplombée­s de boules à facettes. Au bar, Léonard le guépard en peluche veille sur la galette de Macumba, éternel succès de Jean-Pierre Mader. Autour de la tireuse à bière, pas de trace des « dockers du port qui ne pensent qu’à boire » ni des « marins largués qui cherchent la bagarre ». Même si Léonard toise l’assemblée en mâle dominant, le maître des lieux se nomme Sébastien Costamagna. L’homme qui a eu l’idée de transforme­r le mas familial en enclave culturelle et festive, au début des années 2000. Affable dans sa chemise à fleurs, il circule entre les tables, dépose les planches de charcuteri­es maousses, assure le ravitaille­ment en rosé, spritz ou mojito.

What a feeling en digestif

L’heure tourne tranquille­ment. On refait la semaine, on parle vacances. Puis la sono monte dans les tours. Pas le temps pour le digeo, What a Feeling retentit. Personne n’ose encore les chorés de cabri à la Irene Cara. Petit à petit, la foule afflue vers la piste. La consigne clairement affichée à l’entrée (« port du masque obligatoir­e pendant vos déplacemen­ts sur le site ») est zappée. Les corps se rapprochen­t, mais chacun reste quand même dans son cercle d’amis. Le DJ est bien décidé à se mettre tout le monde dans la poche. Face à lui, beaucoup de jeunes et quelques « anciens » jeunes à la patte toujours agile. Le triptyque imparable Tainted LoveParten­aire particulie­r-Bob Morane s’échappe des enceintes. Les sourires s’élargissen­t, les pas se font plus amples. L’audace est de mise : va pour Femme, de Jean-Luc Lahaye, puis Voyage Voyage, de Desireless. Place aux Démons de minuit, à l’heure idoine. On croit qu’Émile et Images va nous pousser gentiment vers la sortie, mais ça repart pour un tour. Que nenni (c’est trop old school comme expression ? On fait on fait dans le rétro ou pas...). On enchaîne avec Capitaine abandonné de Gold, Conga, de Glorian Estefan. Les plus énergiques s’arrachent les cordes vocales sur Right on Time. D’autres improvisen­t une battle façon hip-hop sur ce hit dance qui tâche. Sur la fin, l’homme aux platines dégaine French Kiss, classique house de Lil Louis ponctué par des râles féminins évocateurs. Il est temps d’aller se coucher, seul ou accompagné.

Le Mas des Escaravati­ers. 514, chemin de Saint-Tropez, à Puget-sur-Argens. Dancing club années 80, tous les jeudis, à partir de 19 h. Tapas servies jusqu’à 22 h. Réservatio­ns indispensa­bles au 07.76.58.73.42. Entrée libre pour boire un verre. Rens. lemas-concert.com

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