Un nouveau calcul à l’étude pour l’aide à la SNSM
L’opposition a manifesté sa consternation devant le « faible montant » du financement de 7 000 euros alloué à la Société nationale de secours en mer. Une évolution est à l’étude
Quelle aide la ville de Bandol doit-elle attribuer à la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ? C’est la grande question qui a divisé les élus réunis vendredi soir à l’espace Paul-Ricard du théâtre Jules-Verne. Et parmi eux, un nouveau venu dans les rangs de la majorité municipale. Roger Willier remplace en effet Christian Vivier, démissionnaire, « pour des raisons personnelles et familiales qui ne lui permettent plus d’exercer ses fonctions ». Jean-Paul Joseph, le maire, lui a rendu hommage « appréciant son engagement pour la commune ». Si dans un premier temps, le thème de la Covid a entretenu le débat (voir ci dessous), le virus a donc rapidement laissé la place à des échanges plus vifs autour de la SNSM. L’opposition faisant part de sa consternation quant au montant de la subvention allouée à l’association.
« Depuis elle a été baissée de % »
Alors que dans le groupe minoritaire, Marc Bayle et Floriane Cercio (NDLR épouse de Jean-Luc Cercio, président de la SNSM de Bandol) étaient absents, c’est Gérard Mino qui en a profité pour ouvrir le débat : « Nous nous abstiendrons sur cette résolution, a-t-il indiqué. Si nous comptons bien, depuis 2017, la subvention accordée à la SNSM a été baissée d’à peu près 60 %. Aujourd’hui, la somme de 7 000 euros correspond de très loin au montant des dépenses de fonctionnement de cette association. »
L’élu a précisé qu’avec la crise sanitaire, la SNSM qui vit en grande partie grâce aux dons, « n’a pas pu collecter comme habituellement ». Marlène Nadjarian, adjointe à la vie associative, a éclairci la position de la majorité : « Pendant trois ans, nous avons en tout donné 50 000 euros pour participer au financement de la nouvelle vedette. C’est ce qui explique cette diminution. »
D’utilité publique
L’élue a aussi fait remarquer que malgré la situation actuelle, la SNSM n’a pas vu sa subvention baisser, contrairement aux autres associations. Son argumentation n’a pas convaincu l’opposant qui s’est offusqué : « On accorde 32 000 euros au Tennis-club, ce qui me paraît une subvention normale parce qu’elle finance l’exercice d’un sport pratiqué par beaucoup de monde. Mais quand on la compare avec les 7 000 euros attribués à la SNSM… » Il a rappelé que la SNSM n’est pas qu’une association bandolaise : « On ne discute pas de petits privilèges consentis à droite ou à gauche, c’est une cause nationale que défend la Société de sauvetage en mer. » Gérard Mino a alors proposé au maire d’opérer un transfert de subventions : «P ourquoi n’envisageriezvous pas d’exercer un report des 18 000 euros qui étaient affectés pour la course Salomon (annulée) à la SNSM ? »
Les plaisanciers mis à contribution ?
Jean-Paul Joseph n’a pas abondé dans son sens :«On ne peut pas raisonner comme cela… Ce n’est pas parce qu’une somme se libère qu’on va immédiatement l’affecter à un objectif précis. »
Le maire en a profité clarifier la situation, avançant « qu’en 2010, la subvention était de 5 000 euros et qu’elle a donc augmenté entretemps ». Il a considéré également que les communes voisines profitant des services de l’association (Six-Fours, Sanary et Saint-Cyr) devraient aussi la subventionner : « En 2017, le président de la SNSM avait fait des demandes et il m’avait envoyé en copie des réponses négatives. Peut-être que la situation a évolué depuis. Je l’espère. »
Et de conclure en évoquant une idée que son équipe a eue : « Puisque ce sont essentiellement les plaisanciers qui bénéficient des services de la SNSM, ce ne serait donc pas mal que ce soient eux qui la financent. » C’est Philippe Rocheteau qui a ensuite expliqué les grandes lignes de cette démarche : « La réflexion que nous avons est que la Société de gestion du port de Bandol (Sogeba) verse directement une subvention à la SNSM. Les modalités de calculs restent à débattre, mais on pourrait considérer que chaque contrat annuel verse 20 ou 30 euros, ce qui peut rapidement représenter une somme importante parce que nous avons 1 400 contrats annuels. On pourrait avoir un financement supérieur à la subvention actuelle, financée par les plaisanciers. Ce serait également un financement plus pérenne, avec plus de visibilité pour la SNSM. » À Bandol, la SNSM n’a donc pas fini d’alimenter les débats.