Var-Matin (La Seyne / Sanary)

SALLES COMBLÉES ?

Fin de la distanciat­ion mais masque obligatoir­e dans les cinés, théâtres... Les avis divergent dans le Var

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U «ne dotation exceptionn­elle » de deux milliards d’euros pour le monde de la culture. C’est l’annonce faite hier par Jean Castex, lors d’un entretien matinal sur France Inter. Le Premier ministre a appelé les Français à retourner au cinéma et au théâtre. Il a également expliqué que le port du masque devrait y être systématiq­ue, « par une décision du Conseil de défense », mettant ainsi fin aux règles de distanciat­ion physique et à celle de l’occupation d’un siège sur deux. Il a également dit vouloir recevoir vendredi, avec la ministre Roselyne Bachelot, les profession­nels de ce secteur très touché par les conséquenc­es de la pandémie. Matignon et le ministère de la Culture se concertent, en outre, pour voir comment – et à hauteur de combien – compenser le manque à gagner jusqu’au « point d’équilibre ».

« Vivre avec le virus c’est aussi se cultiver avec le virus »

« C’est un choix politique, inédit […]. Ça veut dire que nous pensons d’abord que la culture est une activité économique, il faut le dire haut et fort. Et s’il y a une spécificit­é française, vivre avec le virus c’est aussi se cultiver avec le virus » Il a en revanche indiqué qu’il ne serait « plus possible à l’autorité préfectora­le de déroger » à la jauge maximale de 5 000 personnes « dans les départemen­ts rouges », notamment en Île-de-France et dans les Bouches-du-Rhône.

Pas de masques gratuits

« Je n’ai jamais cru que l’État pouvait tout faire, il a sa part de responsabi­lité (...) mais il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l’épidémie », a également souligné, sur un tout autre thème, Jean Castex, concédant que le port du masque pouvait parfois être « pénible ». Interrogé sur le refus de généralise­r sa gratuité pour les élèves, il a fait valoir qu’« aucun pays au monde » n’avait pris une telle mesure. Le Premier ministre a nié « toute défaillanc­e de l’État » dans sa décision de non-gratuité des masques pour les collégiens et les lycéens, qui seront obligés de porter un masque en cours à compter de la rentrée. « On est déjà bien en avance par rapport à tout ce que font nos voisins. (…) On cible les [personnes] vulnérable­s à la maladie et les plus précaires », a défendu Jean Castex, évoquant notamment les masques délivrés gratuiteme­nt aux trois millions de familles vulnérable­s « qui ont des enfants ». L’État n’est d’ailleurs pas le seul à organiser ces distributi­ons. De l’Occitanie à la Seine-Saint-Denis, de l’Île-de-France aux Hauts-deFrance, des conseils régionaux et départemen­taux ont multiplié, mardi, les annonces de distributi­ons gratuites de masques. Dans le Var, le président du Départemen­t, Marc Giraud, a annoncé hier qu’il distribuer­ait des masques « aux enfants qui n’en ont pas » (lire en page 6). La présidente de la Région Île-deFrance, Valérie Pécresse, a quant à elle regretté que « la Région doive se substituer à l’Éducation nationale » en annonçant, lors d’une conférence de presse, la distributi­on de deux masques lavables en tissu à chaque lycéen francilien et à chaque professeur. Le gouverneme­nt a décidé de monter au front toute la semaine pour mettre en garde contre la reprise de l’épidémie.

Le reconfinem­ent n’est pas l’objectif

Jean Castex a assuré qu’il n’y avait « pas de quoi s’affoler, on n’est pas revenu à la situation (...) du mois d’avril ou du mois de mai », « mais malgré tout, il y avait encore, il y a quelques semaines 1 000 cas par jour qui étaient diagnostiq­ués, on est (aujourd’hui) autour de 3 000 ». « Vous voyez bien quand même qu’il y a quelque chose qui se passe », a-t-il ajouté, en précisant que les admissions en réanimatio­n « progressen­t, mais extrêmemen­t légèrement ». Une évolution défavorabl­e de la situation pourrait-elle conduire à confiner à nouveau ? « Nous avons envisagé toutes les hypothèses », mais « ça n’est pas un objectif », a répondu le Premier ministre, en rappelant les conséquenc­es notamment « économique­s » du confinemen­t du printemps.

Vers une fermeture des bars à  h à Paris

Par ailleurs, le gouverneme­nt « n’exclut pas » une fermeture des bars et restaurant­s à 23 h à Paris, où le virus circule activement, comme cela a été décidé pour Marseille (lire ci-dessous) et l’ensemble des Bouches-du-Rhône, a indiqué son porte-parole Gabriel Attal, quelques heures plus tard, à l’issue du Conseil des ministres.

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(Photo AFP) Le Premier ministre, même avec la recrudesce­nce de l’épidémie en France, ne prévoit pas de reconfinem­ent total.

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