Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le Verdon entre deux rives

Du lac de Quinson à Esparron-de-Verdon, profitez d’une balade de quelques heures, en bateau électrique. Fraîche parenthèse malgré la fréquentat­ion.

- TEXTES ET PHOTOS KARINE MICHEL

Les formes de l’eau. Le calme rafraîchis­sant et serein de la nature qui se dessine sous vos yeux, de part et d’autre de la rivière qui a sculpté ce panorama d’exception : bienvenue dans les gorges du Verdon. Ici, à la lisière du départemen­t du Var, le paysage se mérite. À vous d’y faire vos preuves. Kayak, pédalos, paddle et bateaux électrique­s se partagent les eaux dont la couleur a donné le nom au lieu. Nous, on a opté pour le bateau électrique, deux mêmes, vu le nombre de candidats à la balade. Rendez-vous à la base nautique de Quinson, juste après le pont qui sépare Montmeyan, dernier village du Var, de la ligne des Alpes-deHaute-Provence. L’embarcatio­n a été réservée dans la semaine, et heureuseme­nt, car en cette saison, les vacanciers sont pléthores. Certains devront se résoudre à rebrousser chemin ou à faire autre chose. Ça tombe bien : le musée de la préhistoir­e voisin vous ouvre ses portes (lire par ailleurs). Pour celles et ceux qui ont anticipé, ils ne leur restent plus qu’à prendre les clés, un gilet de sauvetage pour les jeunes pousses et écouter quelques explicatio­ns d’utilité publique, autant sur la navigation et le bateau que sur le site, avant d’embarquer pour une journée dans les basses gorges, en direction d’Esparron-de-Verdon. Bien moins spectacula­ire que celui du Galetas, plus en amont, à Sainte-Croix, le pont de Quinson vous indique la voie nautique à suivre. La balade d’environ 20 kilomètres allerretou­r se fait sans précipitat­ion si vous avez opté pour le forfait journée (8 heures). La navigation en bateau électrique se fait sans bruit. Seuls les cris des plongeurs prêts à affronter une eau quasi glaciale malgré la températur­e de l’air. On peste tout de même de voir quelques irresponsa­bles sauter sans connaissan­ce des fonds… Et sans prendre soin des rives. Car le site est classé : si la baignade est autorisée, il est interdit d’accoster sur les berges pour s’amarrer et plonger. C’est dit.

Des grottes ponctuent la balade au fil de l’eau

Au fil de l’eau, plusieurs découverte­s vous attendent si vous levez les yeux : la grotte de SainteMaxi­me d’abord, dont on devine encore le noir de fumée sur le fronton, témoignage­s de foyers préhistori­ques. Un quart d’heure plus tard, la grotte murée, dont on dit qu’elle abrita au XVIIIe siècle le célèbre brigand Gaspard de Besse, plus sérieuseme­nt exploitée par des charbonnie­rs qui produisaie­nt du charbon sur le plateau de la Séouve. Plus loin, la cabane de L’Inca, ancien abri des éclusiers, porte son nom depuis qu’y a été dessiné un… inca. La grotte de l’ours, enfin, où les nombreuses découverte­s réalisées au fil des ans témoignent du passé archéologi­que des lieux qui servirent aussi de cache d’armes à la résistance durant la Seconde Guerre mondiale… Et puis, au loin se dessine le château d’Esparron-de-Verdon, synonyme de ligne d’arrivée pour la pause déjeuner. Évidemment, nous ne sommes pas seuls. On pousse encore quelques centaines de mètres plus loin, après la pointe du quartier ou la plage Saint-Julien pour se poser, de l’autre côté du lac, dans une petite crique. Baignade, bonne bouffe... Et petite sieste rapide avant de reprendre la route. Ça passe si vite, une journée dans les gorges du Verdon… «Onreviendr­a dis maman ? »

Site classé : il est interdit d’accoster dans les gorges

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France