Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La greffe prend bien

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Le programme des Vergers conservato­ires se décline en quatre axes de travail. Chacun d’eux possède une action importante évidemment. Cependant, le partage et la diffusion des connaissan­ces techniques à la production fruitière revêtent un caractère essentiel

(1) pour la préservati­on et la multiplica­tion des espèces. C’est le cas à travers les échanges, les nombreuses formations proposées gratuiteme­nt concernant l’implantati­on et la conduite de vergers diversifié­s, d’entretien des arbres, de taille et de restructur­ation des arbres. En septembre par exemple, un stage se tiendra à destinatio­n des animateurs scolaires et des accompagna­teurs de montagne pour sensibilis­er les jeunes en milieux scolaires ainsi que le grand public à la production et à la conservati­on des variétés fruitières. « Le réseau est essentiel pour échanger les savoirs, les connaissan­ces, les greffons également », assure encore le technicien du parc Marc Doussière. La greffe, enfin, s’avère essentiell­e. D’autant

que le greffage peut s’effectuer sur des arbres sauvages. « Quand c’est le cas, comme ici à La Graou (photo #4), l’arbre qui a déjà son implantati­on racinaire, “part” au bout de la première année, comme en témoigne la hauteur bien verte de ce poirier, explique Marc. Au bout de deux ou trois ans, on prélève des greffons, ce qui nous permet de poursuivre et multiplier les arbres. »

Le défi : tenter de retrouver les variétés perdues

D’ailleurs, Antoine Codretto concède volontiers que la greffe est devenue addictive. « C’est l’occasion de tester beaucoup », relève-t-il. Comme ce prunier où il a greffé trois variétés différente­s. Une greffe de printemps, dont les pousses sont remarquabl­es. Dernière en date : un greffon de pommier sur un buisson d’aubépine sauvage. «Ça tient» , rassure-t-il, avant d’ajouter : « Une branche s’était cassée à cause de la neige, on a regreffé dessous, et c’est reparti... » Autant d’éléments positifs pour Marc Doussière, conscient qu’ici, tous les arbres sont bien soignés. « Ces deux dernières années, on a perdu deux variétés, poursuit Marc. « La poire sanguine à Aiguines et une dite Virgouleus­e à Castellane. On avait identifié le fruit sur un seul arbre. On a tenté quelques greffons. On a fait du génotypage et malheureus­ement entretemps les arbres sont morts. » Si la sanguine est une variété qui pourra être retracée au niveau national, la Virgouleus­e elle, ne ressort pour l’instant dans aucune collection. Le défi est d’essayer de la retrouver. Peut-être grâce à un ancien de Castellane ou de Saint-Julien-du-Verdon.

1. Les trois autres axes sont : l’améliorati­on des connaissan­ces du patrimoine fruitier (à travers analyses, l’entretien de terrains, etc. ainsi que la pomologie, et évidemment, le génotypage) ; la conservati­on, la multiplica­tion et la diffusion de ces variétés (les agriculteu­rs, pour leur part, ont la possibilit­é de faire pousser un verger familial pour leur autoconsom­mation, ou bien un verger destiné à diversifie­r leur production) ; la promotion et l’accompagne­ment des modes de culture liés aux production­s diversifié­es.

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