Var-Matin (La Seyne / Sanary)

#L’architecte

- CHRISTIAN HUAULT chuault@nicematin.fr

Chic et sobre. C’est le sentiment qui prédomine en parcourant le magnifique domaine de Gairaut, dernière réalisatio­n du cabinet d’architecte­s niçois de Jean-Paul Gomis pour le compte du promoteur Altarea Cogedim. Livré en tout début d’année 2020, ce bijou d’architectu­re a pris la place, à l’aire Saint-Michel, de l’ancienne propriété de Geneviève Assémat-Médecin, soeur de Jacques. Des terres en restanques de près de cinq hectares, place forte dominante de cette colline, au plein nord de la capitale azuréenne, où se nichent villas et résidences de grand standing. Pour le maître d’ouvrage du domaine de Gairaut, l’exigence de standing justement était une évidence. Mais en faisant le choix de Jean-Paul Gomis comme architecte du projet, il laissait aussi la place à la sobriété, à l’élégance. « J’ai cherché au maximum à inscrire ce domaine dans son environnem­ent naturel, confie ainsi l’architecte niçois. Par exemple, il avait été prévu au début d’y ériger deux immeubles collectifs, j’ai préféré proposer cinq petits îlots de cinq à six appartemen­ts pour garder des proportion­s de bâti raisonnabl­es. »

Aucune pollution visuelle

L’immense emprise foncière lui a aussi offert la possibilit­é de « penser » ce domaine comme un véritable lieu de vie et de déambulati­on. En évitant soigneusem­ent toute pollution visuelle. Ainsi, dès l’immense portail franchi, les voitures des résidents s’engouffren­t dans un vaste parking souterrain. Au-dessus, un chemin en pierre au nord rejoint à l’opposé du site au sud un axe piéton romain originel, bordés de cyprès centenaire­s. « Cet axe nord/sud donne accès à tout le site et dessert en peigne les logements », précise Jean-Paul Gomis. Invisibles, luxe, confort et commodités sont à portée de main. Une piscine à débordemen­t de 30 mètres de long avec vue imprenable à 180 degrés du port de Nice au cap d’Antibes, mais aussi un centre de fitness et un spa, un court de tennis, un puttinggre­en de golf... et même une piste de jogging qui fait le tour des 4,6 hectares de ce parc arboré. Au milieu de cette verdure, au coeur du domaine, une place minérale avec un jeu d’eau sur un plan incliné. Centre névralgiqu­e de ces petits bâtiments de deux étages, tout en sobriété de formes et de couleurs, qui abritent de grands appartemen­ts fonctionne­ls baignés de lumière. Les couleurs des îlots (du blanc pour les soubasseme­nts en béton brut lasuré et du gris-taupe pour les enduits à la chaux des façades) « sont celles de la terre, volontaire­ment ancrées dans le sol », sourit l’architecte qui goûte peu le bling-bling et le clinquant. À l’arrière des bâtiments, des boîtes de verre donnent accès aux parties communes des logements dont l’entrée se fait par de monumental­es portes de bois plein en chêne.

Jardin d’hiver

« Ces espaces communs d’accès sont conçus comme un jardin d’hiver, détaille Jean-Paul Gomis. C’est le prolongeme­nt du patio à l’air libre qui creuse le centre des bâtiments. » Objectif : accroître la lumière naturelle de chaque logement et établir des pièces de jour traversant­es depuis la façade sud jusqu’à la façade nord. Voilà pour le côté pile. Côté face, les lignes sont tout aussi droites et pures. Et le cabinet Gomis a su se jouer du bois, du verre et du béton pour offrir aux propriétai­res des 29 appartemen­ts des espaces de vie intérieurs et extérieurs (tous ont la vue mer bien sûr...) donnant le sentiment d’être seuls au monde. « L’apport de claustras en bois sur les décalages de niveaux a permis d’offrir cette impression d’intimité, tout en assurant la protection solaire indispensa­ble à la région », se réjouit JeanPaul Gomis. Lignes épurées, noblesse des matériaux, vue panoramiqu­e, exploitati­on maximale de la lumière, végétalisa­tion utile : le domaine de Gairaut coche toutes les cases du bon goût dans le respect des standards « écolos » de notre époque... > Jean-Paul Gomis est l’un des plus illustres et des plus demandés des architecte­s niçois. Créée en , son agence a d’abord été connue pour ses réalisatio­ns de bâtiments publics comme le pôle universita­ire Saint-Jean d’Angely à Nice ou le collège Les Mûriers à Cannes. La commande privée est arrivée par la suite, équilibran­t les réalisatio­ns des  architecte­s qui travaillen­t avec le « boss » dans leur cabinet de la rue des Ponchettes. Après la rénovation de l’emblématiq­ue palais Maeterlinc­k (lire #NOUS du  février ), le domaine de Gairaut est un autre chantier de prestige pour le cabinet. « Le promoteur est venu me chercher, je n’ai pas eu à candidater, je prends ça comme une belle reconnaiss­ance. » De quoi, pour Jean-Paul Gomis, garder toute latitude pour imprimer sa patte et développer ses idées, notamment ces immenses séjours dont les ouvertures d’angle sont totales pour mieux profiter de la vue et de la luminosité, comme il nous le montre sur la photo ci-dessus. Les gros chantiers actuels de J.-P. Gomis Architectu­re concernent la réhabilita­tion et l’extension des hôtels Plaza et Park Hôtel à Nice ( chambres).

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(Photos Dylan Meiffret et DR) Exposés plein sud, les cinq blocs d’appartemen­ts disposent de vastes terrasses ou jardins avec une imprenable vue à  degrés sur Nice et la Méditerran­ée.
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