Un petit Tour par... La Martre
Même si le passage de la Grande Boucle dans le Var a été bref – à peine 500 mètres – les fans de cyclisme du département ont fait le déplacement hier jusqu’au Logis du Pin. Ambiance
Pour la rentrée, le petit Flavien aura bien des choses à raconter ce matin dans la cour de l’école de La Martre. Hier, pour le dernier jour des vacances d’été, il était aux premières loges pour voir passer le peloton et tenter d’apercevoir son champion. Casquette du Tour de France flambant neuve sur la tête, Flavien affirme avec conviction qu’il est un fan de la première heure de Julian Alaphilippe. Et le maillot jaune que le coureur français porte sur les épaules depuis la veille n’a rien à voir avec ce choix. « C’est comme ça depuis que je regarde le vélo avec papy », lâche le gamin sans même chercher l’approbation de ses parents.
Les Hollandais aiment aussi le plat
Un peu plus en amont sur la route Napoléon, au niveau du panneau indiquant Le Logis du Pin, seule escapade varoise de la Grande Boucle cette année, le Toulonnais Robin doit également son intérêt, plus mesuré certes, pour le vélo à son grand-père. « C’est un peu une tradition : quand j’étais gamin, je regardais le Tour de France avec Papé. D’ailleurs, je lui ai envoyé un SMS pour lui dire que j’étais sur le bord de la route du Tour, mais il doit faire la sieste », raconte le jeune homme avec tendresse. Pas sûr en revanche qu’il ait précisé à son papé qu’il était tout de jaune vêtu pour voir passer le peloton. Pas ce jaune des champions, mais celui d’un… costume de banane. Une originalité qui, alliée à l’énergie déployée au passage de la caravane, vaudra à Robin les félicitations d’un gendarme et des tas de cadeaux promotionnels ! Du jaune à l’orange, la nuance est bien mince. Mais sur ce ruban d’asphalte aussi vallonné que le plat pays, impossible de croiser des Hollandais dont on connaît la passion sans limites pour l’Alpe d’Huez surnommé la montagne des Hollandais. « Ça fait bien longtemps qu’un Hollandais n’y a plus gagné », glisse Ingi avec ironie. Son débardeur orange frappé d’un lion ne laisse aucun doute sur ses origines : « Nous sommes de Helmond, à côté d’Eindhoven », confirment Ingi et son mari Hans. En vacances à Aups, ces habitués des routes du Tour sont venus en voisins. Et le cas échéant pour supporter leurs compatriotes Tom Dumoulin et Bauke Mollema. « Bien sûr, avec le Covid et le report de la course en septembre, l’atmosphère est un peu différente cette année. Mais ce n’est pas grave car, une fois les coureurs passés, on a prévu de faire un détour par les gorges du Verdon. Quoi qu’il arrive, ce sera une belle journée », explique Ingi.
Branle-bas après l’orage
Axel, lui, n’a pas le choix : il travaille au camping VerdonCarajuan à Rougon, sur la rive droite du Verdon. Mais le lundi, c’est son jour de repos. Alors le jeune homme, qui revendique 5 000 km par an à vélo, n’a pas hésité. « Pour tout dire, je préfère pratiquer le vélo que de regarder les courses à la télé. Mais vu que le Tour de France passe dans le coin cette année, autant y aller », explique ce natif de Marseille. Plutôt portées sur le ballon rond, les Dracénois Robert et Claude ne dédaignent pas pour autant le vélo. Pendant longtemps, ils sont allés voir les champions cyclistes dans les cols de légende : l’Izoard, le Galibier, Vars, l’Alpe d’Huez… Mais en vieillissant, les déplacements se font plus rares. Les deux copains sont quand même montés au Logis du Pin. « Cet après-midi, après le passage du peloton, on aura le temps de descendre voir l’arrivée de l’étape à la télé », s’amuse Claude. La météo leur a même donné un coup de main. Après le passage des coureurs, un violent orage a éclaté sur le toit du Var, poussant les spectateurs à déguerpir fissa.