« D’abord une action de sensibilisation »
Questions à Anne Cohen-Billiemaz Médecin biologiste
Le docteur Anne CohenBilliemaz, la présidente de Cerballiance Côte d’Azur, dont le laboratoire toulonnais est installé boulevard de Strasbourg, revient sur cette vaste opération de dépistage.
Pourquoi votre laboratoire a-t-il décidé de participer à cette opération ?
Au-delà du test, pour nous c’est d’abord une action de sensibilisation, l’occasion de rappeler l’importance des gestes barrières : se laver les mains, rester à distance et chez soi quand on est malade. Ça vaut aussi pour la grippe saisonnière qui devrait apparaître d’ici à deux mois !
Y a-t-il autant de monde que ce que vous attendiez ?
Je m’attendais à ce que nous soyons débordés, mais finalement ce n’est pas le cas. C’est très bien si ça reste comme ça, avec un monde raisonnable, ce qui permet à ce que les gens ne soient pas trop proches. Ce lundi, nous avons effectué prélèvements.
Croyez-vous que la hausse du nombre de cas soit le reflet d’un nombre de tests plus important ?
Je pense qu’il y a plusieurs paramètres et que le nombre de tests n’explique pas tout. Par ailleurs, il est aussi possible que beaucoup de personnes vulnérables aient déjà eu le coronavirus ou que celles-ci fassent plus attention (à propos du fait que le nombre d’hospitalisations, lui, n’explose pas, Ndlr) . On évoque aussi une mutation du virus, mais je ne peux pas en dire plus : je ne suis pas infectiologue.
Qu’en est-il de la fiabilité de ces tests PCR (pour réaction en chaîne par polymérase) ?
Le test PCR, c’est de la biologie moléculaire. Sa fiabilité dépend donc de la qualité du prélèvement – c’est-à-dire si celui contient une importante quantité de virus, ce qui n’a rien à voir avec l’importance des symptômes – et de la sensibilité des antigènes, qui, ici, est très bonne. Mais, je veux surtout rappeler que ce n’est pas parce qu’on a un résultat négatif au prélèvement du jour qu’on ne peut pas être contaminé le lendemain !