Danse et maternité
EMA
De Pablo Larraín (Chili). Avec Gael García Bernal, Mariana Di Girolamo, Santiago Cabrera... Drame. h . Notre avis :
L’histoire
Ema (Mariana Di Girolamo), jeune danseuse mariée à un chorégraphe de renom (Gael Garcia Bernal), est hantée par les conséquences d’une adoption qui a mal tourné. Elle décide de transformer sa vie…
Notre avis
Pablo Larrain est un cinéaste qui compte, devenu un habitué des grands festivals. Ces dernières années, il s’est aussi spécialisé dans le biopic, genre qu’il arrive à s’approprier en déstructurant le récit avec maestria. Après donc des films sur Neruda puis Jackie, portée par l’étincelante Natalie Portman et avant de diriger Kristen Stewart en Lady Diana, le réalisateur chilien nous invite à découvrir une oeuvre plus intime, mais en aucun cas mineure. Ancré dans l’air du temps, Ema montre d’une manière singulière le combat d’une mère prête à tout pour récupérer la garde de son enfant. Simple ? en apparence puisque le scénario brouille les pistes et dépeint une femme aux multiples facettes, incandescente, manipulatrice mais aussi extrêmement fragile. Sans dévoiler les ressorts dramatiques, Ema multiplie les coups de théâtre pour surprendre voire déstabiliser l’assistance. Jusqu’au bout, la moralité est mise à mal. Parfaitement incarné par Mariana Di Girolamo – dans la peau de son compagnon Gaël Garcia Bernal n’est pas en reste –, ce trip coloré fascine. Dans les scènes d’amour, de sexe ou dans les chorégraphies, le corps s’exprime, se perd, vit, meurt, renaît…. Le choix d’implanter le récit dans le milieu de la danse contemporaine apporte une touche esthétique indéniable, sensuelle à souhait. S’en dégage une l’atmosphère unique à la fois perturbante et fascinante, qui reste longuement en tête après la projection.