Passionnés d’apiculture, ils font leur propre miel
Bruno et Jean-Yves, deux Ciotadens, ont récolté le miel de leurs neuf ruches. Un moment toujours un peu mystérieux qui permet également de découvrir le monde des abeilles
Armés de leur combinaison d’apiculteur, les deux Ciotadens se rendent dans leur champ pour la récolte tant attendue du miel. Bruno et Jean-Yves ne savent jamais ce qu’ils vont découvrir en ouvrant les ruches:« On ne récolte le miel qu’une fois par an. On ne sait jamais si on va en avoir beaucoup ou pas du tout. On peut faire zéro gramme comme plusieurs kilos par ruche mais c’est très aléatoire. Ça dépend de l’environnement extérieur, de la météo qu’il y a eu, de l’état de la reine. Tout rentre en compte. » Les deux apiculteurs sont des passionnés mais ne sont pas des professionnels, ils ont tous les deux un métier à côté. « J’ai décidé de me lancer après un accident dans le cadre de mon travail », indique Bruno. Pour Jean-Yves, c’est une histoire de famille. Son grand-père, qui était maçon, a légué son amour des abeilles à son petit-fils.
Une association pour les nouveaux apiculteurs
C’est finalement ensemble qu’ils ont décidé de lancer une association, Happybees, pour les apiculteurs en herbe. « Nous l’avons créée il y a un an, continue Bruno. Cette association a pour but d’oeuvrer pour la préservation des abeilles et de la biodiversité. Nous récoltons des essaims sur signalement. Nous faisons également des actions éducatives et nous accueillons les néoapiculteurs. Leur accompagnement est très important car après la formation, il faut un tuteur pour se lancer, seul c’est souvent compliqué. Nous les aidons donc à se lancer et nous proposons aux membres des formations complémentaires dispensées par Julie, une apicultrice bio. » Et si les deux Ciotadens aident les nouveaux passionnés d’abeilles, ils sont avant tout eux-mêmes amoureux d’apidés. C’est d’ailleurs l’heure de la récolte du travail annuel.
Le rendez-vous était donné à 18 h 30 pour trois heures de récolte.
Treize kilos de miel
« Nous avons plusieurs ruches que nous avons récupérées cette année. Ces abeilleslà ne donneront pas encore de miel, explique Bruno. Nous ne récupérons que la partie haute de la ruche, donc chaque année la quantité de miel est très aléatoire. On peut avoir jusqu’à 20 kilos pour une seule ruche. » Et sur les neuf ruches, habitées par 20 000 à 50 000 abeilles, une seule a finalement donné du miel. « On a finalement récolté dix à treize kilos sur une ruche qu’on pensait perdue, précise l’apiculteur. La ruche n’avait plus de reine, elle était orpheline. Il n’y avait plus de couvain il y a quelques semaines quand nous l’avons visité. Et là, miracle tout était reparti il y avait une nouvelle ponte. On suppose qu’une reine a été élevée mais on ne sait pas comment, on cherche une explication. Les autres ruches par contre, on n’a pas pu récolter, on leur a laissé le miel présent. Il n’était pas en grande quantité. Il y en avait suffisamment pour leur vie en hiver. On verra l’année prochaine. »
La biodiversité
Une petite récolte qui s’explique notamment par le climat. « Il fait très sec et depuis début juin, les abeilles n’ont plus grand-chose à manger. On les nourrit avec une infusion sucrée de romarin mais c’est de la survie. Toute la végétation est sèche, c’est plus compliqué pour les abeilles. » Autre difficulté pour les travailleuses, la présence de frelon asiatique. « Ils sont de plus en plus présents c’est un prédateur redoutable et très difficile à chasser. On a aucune solution définitive et ils sont très nombreux, c’est inquiétant .» (1). L’ensemble des nymphes, des larves et des oeufs protégés par les ouvrières d’abeilles. Pour découvrir l’association rendez-vous sur www.facebook.com/lesruchesdelena ou : lesruchesdelena.wordpress.com