Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Attaque près des anciens locaux de Charlie Hebdo

Deux personnes ont été blessées à l’arme blanche au pied de l’ancien immeuble de Charlie Hebdo. Sept suspects, dont l’auteur de l’attentat, placés en garde à vue

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Une attaque au hachoir a fait deux blessés, hier, à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, en plein procès de l’attentat meurtrier qui avait visé l’hebdomadai­re satirique en janvier 2015, et sept suspects, dont l’auteur des faits, nés entre 1983 et 1996, ont été placés en garde à vue pour 96 heures. Pour le ministre de l’Intérieur, il s’agit «manifestem­ent d’un acte de terrorisme islamiste ». En effet, selon Gérald Darmanin, « c’est la rue où il y avait Charlie Hebdo, c’est le mode opératoire des terroriste­s islamistes, bien évidemment, cela fait peu de doute, c’est une nouvelle attaque sanglante contre notre pays ». Le parquet national antiterror­iste (Pnat) a été saisi d’une enquête pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », confiée à la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Témoins impuissant­s en 

Les deux blessés font partie de l’agence Premières Lignes, dont l’immeuble se situe au 10, rue Nicolas-Appert (11e arrondisse­ment), là où se trouvaient les anciens locaux de Charlie

Hebdo. Ils avaient déjà été les témoins impuissant­s de l’attaque de janvier 2015. « Cela s’est passé vers 11 h 45, un homme est arrivé et a attaqué avec un hachoir deux salariés qui fumaient devant l’immeuble, un homme et une femme », a déclaré Paul Moreira, fondateur et codirigean­t de Premières Lignes. « L’homme et la femme ont été tous les deux très grièvement blessés », a-t-il ajouté. Une photo diffusée sur les réseaux sociaux montre un hachoir ensanglant­é. Une source proche de l’enquête a confirmé à l’Agence France Presse qu’il s’agissait bien de l’arme utilisée lors de l’attaque.

« Odieuse attaque »

La rédaction de Charlie Hebdo fait l’objet de nouvelles menaces depuis que l’hebdomadai­re a republié des caricature­s de Mahomet le 2 septembre, à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, qui doit se tenir jusqu’au 10 novembre. Depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France et qui a fait 258 morts, plusieurs ont été perpétrés à l’arme blanche, dont les attaques de la préfecture de police de Paris en octobre 2019 ou celle de Romans-sur-Isère en avril dernier. Le Premier ministre Jean Castex, qui s’est rendu sur les lieux avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a affirmé sa « volonté résolue, par tous les moyens, de lutter contre le terrorisme », précisant à propos des deux victimes que « leurs vies ne sont pas en danger, dieu merci ». Un « auteur principal » aété interpellé par la police près de la place de la Bastille, a indiqué le procureur national antiterror­iste Jean-François Ricard. Né au Pakistan, il est âgé de 18 ans et a été arrêté en juin en possession d’une arme blanche. Un Algérien de 33 ans a également arrêté par la police peu après l’attaque. En début de soirée, on apprenait que cinq autres individus ont été interpellé­s lors d’une perquisiti­on à l’un des domiciles supposés du principal suspect.

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(Photo AFP) Un impression­nant dispositif policier a été déployé hier à Paris après l’attentat.

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