Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pas de directives à La Garde... mais des limites

- P.-H. C.

« On n’a pas à nous dire comment nous habiller ! Mais après, il y a des limites

aussi. » En une phrase, Marilou (15 ans, La Valette) résume toute la problémati­que vestimenta­ire d’une jeunesse qui s’interroge face à son placard. Autant le dire tout de suite, sur les bancs, devant le lycée du Coudon, à La Garde, la polémique sur la « tenue républicai­ne » n’emballe pas le débat. L’expression semble dire vaguement dire quelque chose aux ados, mais c’est plus volontiers « la journée du 14 »qui les fait réagir.

«Onseremet en question alors qu’on ne devrait pas »

Lundi 14 septembre en effet, les lycéennes étaient invitées par les mouvements féministes à porter un vêtement « provocant » pour protester contre le sexisme. Une idée qui interroge par ricochet sur la bienséance. Victoire (16 ans, SollièsPon­t), évoque d’elle-même, l’objet de toutes les polémiques

: le « crop top », ce t-shirt rikiki qui laisse le nombril apparent.

« Ce n’est pas parce qu’on voit un bout de notre ventre qu’on doit retourner chez nous se changer. Moi j’en mets des “crop tops” et on ne m’a jamais rien dit au lycée.

Je n’ai pas eu de problème

non plus avec les garçons ». Pas question pour autant de penser que tout est permis. Les ados estiment en choeur qu’il y a des limites. Mais pour les repérer, ils comptent plus sur leurs parents que sur le ministre de

l’Éducation nationale. « Moi, je demande à mon père, sourit Eva (16 ans, La

Farlède). Et s’il me dit “Tu ne vas pas sortir comme ça ?”, je l’écoute parce qu’il fait aussi la différence entre ce que je peux mettre pour aller au lycée ou pour sortir. En fait, c’est un sujet qui m’énerve », s’agace la lycéenne. « On a envie de se mettre en valeur et d’exprimer notre personnali­té. Ce n’est pas parce qu’on montre un peu que c’est un appel au viol. Des problèmes avec les garçons qui appellent ou qui sifflent, on en a même si on quelle que soit notre tenue. Du coup, on se remet en question alors qu’on ne devrait pas. Ce sont les garçons qui ont des problèmes d’hormones .» Du côté des garçons justement, on hésite à trancher le débat. La tentation générale va à l’idée de laisser les filles choisir. « Mais nous aussi, on a des interdits, soupire Mathis (15 ans, La Garde). Nous, on n’a pas le droit aux trous dans les jeans, ni aux joggings ».

 ?? (Photo P.-H.C) ?? Devant le lycée du Coudon, à La Garde, Mathis, Victoire, Enzo, Marilou, Théo, Eva ou Quentin font confiance à leurs parents pour savoir comment s’habiller.
(Photo P.-H.C) Devant le lycée du Coudon, à La Garde, Mathis, Victoire, Enzo, Marilou, Théo, Eva ou Quentin font confiance à leurs parents pour savoir comment s’habiller.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France