Expo photo de Martine Maury à l’Espace culturel Gabriel-Tambon, bientôt
Du jeudi er octobre au samedi novembre, l’artiste photographe castellane Martine Maury, correspondante de notre titre, coup de coeur du Parc naturel régional de Sud Sainte-Baume pour « Le four à cades », présentera ses dernières créations à l’Espace culturel Gabriel-Tambon. Agrémentée d’une projection sur les ans de « métier » de l’artiste et la présentation de deux superbes livres, cette exposition-vente pleine de fraîcheur, de poésie et de romantisme ( photos) axée sur la Provence et ses espaces naturels incomparables méritera le détour. Le samedi 24 octobre de 10 h à 17 h, vernissage « fluide », crise sanitaire oblige - Masque obligatoire. Parking gratuit. Entrée libre et gratuite. Réservation souhaitée. Espace Tambon, Tel : 04.94.32.79.13. Martine Maury, Tel : 06.68.01.08.09.
(Texte et photo J. L.)
Qui êtes-vous Jean Giono ? Tel était le sujet de la conférence gratuite organisée jeudi, salle Azur (1). Pour évoquer sa vie et son oeuvre : Jacques Meny, grand admirateur du personnage, président de l’association les Amis de Giono. Tel Ulysse, l’écrivain né en 1895 à Manosque, mort en 1970 dans la même cité, est un rusé, un menteur colossal et un tragique à peine masqué qui a fait du roman son royaume. Passé maître dans l’art de la fiction, il se définissait comme un « voyageur immobile ancré à Manosque. » Dans le paysage littéraire du XXe siècle, il apparaissait comme une figure dominante mais à part. On l’a pris pour un paysan, un régionaliste, alors que la moitié de ses livres se situent dans les Alpes, en Italie ou sur l’océan, mais surtout comme une sorte de félibre, lui qui ne parlait pas provençal et avait horreur du mistral. Fils unique d’un cordonnier et d’une repasseuse, attaché à ses racines paternelles piémontaises et s’efforçant de gommer la part de sang provençal qu’il tenait de sa mère, il n’a quitté Manosque que contre son gré et de façon épisodique.
Il détestait les grandes villes, surtout Paris
Après avoir abandonné le collège à 16 ans pour aider sa famille, il est devenu employé de banque. Il a bâti sa culture seul sans jamais voyager à l’étranger jusqu’à la cinquantaine passée. Autre trait de caractère, il détestait les grandes villes, surtout Paris. Après avoir vécu une enfance pauvre mais heureuse, son bonheur a été fracassé par la guerre de 14-18 pour laquelle il est resté mobilisé quatre ans (Verdun, Chemin des Dames...) Il en est revenu indemne, mais viscéralement pacifiste, ce qui lui a valu bien des déboires. Le lyrisme, la vivacité narrative et l’intensité poétique des romans de Giono ont fait de lui un auteur majeur du XXe siècle. L’intervenant a été salué par les applaudissements nourris du public conquis, au sein duquel le maire Edouard Friedler et l’adjoint délégué à la culture Bruno Vadon. 1. – Sur l’initiative du service culturel municipal, dans le cadre du cinquantenaire de la mort de cet auteur provençal jamais primé en France, mais récompensé aux USA pour ses romans Colline (prix Brentano 1929) et Regain (prix Northcliffe 1930) et néanmoins élu à l’Académie Goncourt en 1954.