Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un millésime  franc et généreux selon Cédric Gravier

Le président des Vins de Bandol pose un premier regard sur la vendange, qu’il faudra affiner préciset-il, car il ne dispose pas encore de tous les éléments permettant un meilleur assemblage des données

- LIMP

La vendange 2020 a-telle souffert de la crise de la Covid ? Les vignerons ont-ils pu s’organiser pour assurer leur récolte ? Les dernières pluies, abondantes, ont-elles écourté le ramassage des baies ? Réponses avec Cédric Gravier, président des Vins de Bandol.

Un état sanitaire excellent

« L’état sanitaire de la récolte peut être jugé excellent, déclare-t-il d’emblée. C’est l’apanage des années de sécheresse. Celle-ci fut parfaite même si je sais que certains d’entre nous, à la marge, ont subi quelques gelées ou si ceux qui ont rentré leurs dernières grappes après les pluies ont subi une baisse de rendement. Mais je le répète : c’est à la marge. Cette vendange a bien entendu tenu compte des règles relatives à la crise : ainsi, les déplacemen­ts des vendangeur­s dans les vignobles ont souvent eu lieu de manière individuel­le, ce qui explique un nombre parfois conséquent de véhicules sur les parcelles. Nous avons dû adapter nos procédures qui étaient devenues au fil des ans des mécanismes bien rodés...»

Plus de rouges et de blancs

Quant à la vendange en ellemême : « J’observe que les grappes étaient superbes, les jus étaient nets et nous n’avons pas connu de déviations aromatique­s. Je crois pouvoir l’affirmer que 2020 sera un beau millésime. Toutefois, il semble, d’après les échos qui me reviennent, que le choix des vinificati­ons sera un peu différent de la part de certains d’entre nous. Une décision prise pour répondre à la crise et notamment a la chute des ventes à l’export. Nous devrions observer une petite hausse de la vinificati­on en rouge (1,5 %) afin de donner au vigneron une marge de conservati­on plus longue en attendant des temps meilleurs. Il en est de même pour les blancs afin de répondre à une demande grandissan­te et considéran­t la montée en réputation des bandol blancs ; nous passerions de 5 à environ 7 %. »

Bienvenue à la clientèle locale

Quant à la situation économique consécutiv­e au confinemen­t, comme tout un chacun les vignerons l’ont subie de plein fouet : «Si, cet été, nous avons en partie limité les dégâts notamment avec des ventes au caveau ou par internet, la réouvertur­e des restaurant­s et l’arrivée des estivants, l’arrièresai­son est tout simplement morose, s’inquiète Cédric

Gravier. Et nous abordons la fin de l’année avec pessimisme, compte tenu des nouvelles mesures potentiell­es. Si l’on ajoute à cela les salons, y compris celui de l’agricultur­e, annulés en France comme à l’étranger ou encore la difficulté d’organiser de simples dégustatio­ns, l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. C’est peut-être l’occasion pour nous de faire appel à la clientèle locale qui, pour une grande partie, ne connaît pas suffisamme­nt notre appellatio­n. Elle est la bienvenue dans nos caveaux ! »

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(Photo E. L.) La récolte  a été très belle, avec des baies d’une qualité exceptionn­elle, estime Cédric Gravier, président des Vins de Bandol.

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