Var-Matin (La Seyne / Sanary)

CHALLENGE CUP (FINALE, TOULON - BRISTOL : -) « Il faut regarder devant »

Au plus près de son équipe au quotidien, Bernard Lemaître a partagé la déception des siens. Mais le président du RCT a déjà basculé et se tourne vers demain et un projet toujours ambitieux

- PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE MICHELIER

Même à  ans on peut continuer d’apprendre. Vendredi soir, Bernard Lemaître connaissai­t sa première finale européenne, comme président d’un club de rugby profession­nel. Lui l’entreprene­ur à succès, fait des échecs une force. Bristol sera une nouvelle pierre dans son projet ambitieux. Hier matin, une fois la déception passée, le président du RCT s’est livré sur la finale mais également sur l’avenir du club et l’importance de son entraîneur.

Au lendemain de cette finale perdue, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Forcément, hier soir j’étais déçu. C’était un petit coup sur la tête. Nous étions légitimes pour espérer accrocher la victoire, mais la réalité du match a été différente. Nous sommes tombés face à un très bon adversaire et nous avons commis des erreurs qui ne pardonnent pas à ce niveau-là. Mais je suis toujours un entreprene­ur constructe­ur. Ce matin, je suis reparti vers l’avant. Ce match sera une étape de notre cheminemen­t ambitieux.

Votre effectif comporte de nombreux jeunes. Comment ont-ils vécu ce revers ?

Ils étaient très affectés. Notamment des garçons comme « Carbo » ou JeanBaptis­te Gros. Swan Rebbadj également. Il avait déjà la déception de ne pas débuter ce match. Même s’il savait qu’il allait entrer tôt. Patrice lui a d’ailleurs beaucoup parlé. Lui disant qu’il attendait de lui qu’on ne voit pas la différence entre la sortie d’Eben (Etzebeth) et son entrée. Mais je n’ai aucun doute que ces garçons vont relever la tête dès cette semaine et le match face à Castres.

Cette finale peut-être un acte fondateur pour l’avenir proche du club ? C’est ce que j’ai dit aux joueurs, hier soir (vendredi) dans les vestiaires. Je leur ai dit de lever la tête. La déception est normale, ce sont des compétiteu­rs. Mais pour se construire, il faut passer par des étapes comme celle-là. Nous avons une belle marge de progressio­n. Ce match était le point final de la saison dernière, nous avons d’autres échéances devant nous et des ambitions.

Patrice Collazo semblait vraiment touché vendredi soir. Comment l’avez-vous perçu ?

Patrice s’implique à  %, pour ne pas dire plus, dans ce projet. Il n’a pas dormi les trois nuits qui ont précédé la rencontre. C’était son match aussi, je comprends son émotion. Mais pour lui aussi, ça permet de poser les jalons sur la route des prochaines échéances. Nous avons prolongé son contrat de cinq ans au RCT. Nous aurons d’autres occasions de nous régaler.

On sent que vous avez vraiment trouvé l’entraîneur qui vous correspond.

Nous sommes proches avec Patrice. Comme entraîneur, il a de grandes qualités techniques, il sait faire preuve de clairvoyan­ce. Dans son domaine, c’est aussi un constructe­ur. Il aime bâtir, former des jeunes. Mais attention, il aime aussi la victoire et a beaucoup d’ambitions dans le projet que nous menons.

Cette première finale, même si elle est perdue, peut-elle également permettre de solder le passé ? Que l’on arrête finalement de vous parler du Toulon des dix dernières années…

Effectivem­ent, désormais, il faut tourner la page. Pas question de renier le passé. Ce qui a été fait restera dans l’histoire du club. Mais maintenant, il faut regarder devant. Nous écrivons un nouveau chapitre. Le centre d’entraîneme­nt en est d’ailleurs le symbole. Les joueurs et le staff vont en prendre possession la semaine prochaine. Le RCT de demain commence là.

 ?? (Photo Luc Boutria) ?? Le président Bernard Lemaître, au centre, garde un discours positif et espère que cette finale ne sera qu’une étape.
(Photo Luc Boutria) Le président Bernard Lemaître, au centre, garde un discours positif et espère que cette finale ne sera qu’une étape.

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