La Ville face aux grands défis de la cité Berthe
Une rencontre entre le maire, ses adjoints, l’office HLM et la police a mis en lumière des pistes de travail pour s’attaquer à des problématiques, telle la prolifération de rats. Mais pas que
Pour planter le décor, dur de faire « mieux » que la sinistre tour du Germinal A 4 et ses seize étages vide de ses occupants. C’est ici, au rez-de-chaussée occupé par la Maison de services au public, que la maire Nathalie Bicais, plusieurs de ses élus (1), l’office HLM Terres du Sud habitat (TSH), des agents de la Métropole et autres représentants associatifs avaient décidé de se retrouver, hier, pour se pencher sur le quotidien de la cité Berthe. Ils se sont intéressés aux grandes problématiques qui empoisonnent la vie de la plupart des 10 000 habitants des quartiers nord. Pour la nouvelle municipalité, l’idée était, dans le cadre de cette « réunion d’information », de montrer sa volonté de (bien) faire et de proposer ses premières solutions pour tenter de sortir de l’ornière.
La prolifération des rats
Le contexte : Ces dernières années, rien n’a pu enrayer la prolifération du rongeur à La Seyne, que cela soit à Berthe ou dans le centre-ville. Au contraire : avec les travaux liés à la rénovation urbaine du quartier, l’ampleur problème semble s’être accrue. « À l’école Lucie-Aubrac, les logettes sont infestées de rats » lance l’élue Malika Baghdad, à titre d’exemple. La maire Nathalie Bicais, elle, évoque la vision de rats « gros comme des chats ». Des habitants se plaignent même d’avoir eu les câbles de leurs véhicules sectionnés ! Comment lutter : Incivilités et l’insalubrité qui en découle participent au problème. Un flyer va rappeler les actions à mener par tous. L’élu Cheikh Mansour a aussi proposé « d’associer les habitants aux opérations de propreté ». Des travaux dans les logettes, ouvertes aux quatre vents, sont également envisagés, tout comme des « semelles bétonnés »autour des immeubles pour éviter que le rat ne fasse son nid dans la terre au pied des fenêtres des locataires. Si TSH et la Ville investissent respectivement 140 000 et 95 000 euros par an dans la lutte contre le rongeur, l’idée est de « coordonner ces actions », comme le rappelle Corinne Chenet, vice-présidente de TSH. « Aucune piste ne doit être exclue dans les solutions techniques de cette lutte » a conclu Nathalie Bicais, citant l’exemple du gaz carbonique injecté dans les tunnels ou… de chiens de chasse spécialisés !
Les véhicules tampons et épaves
Le contexte : « On a une majorité de voitures épaves du côté du Vendémiaire et du Fructidor » assure Malika Baghdad. Et même certains… bateaux ! Ces épaves occupent des places de parking, parfois depuis « cinq ou six ans ». Estelle Gaudry, directrice de la Maefe explique ainsi qu’un véhicule brûlé est resté pendant un an devant l’entrée de l’association, aux Lilas. « Travailler le civisme,
OK, mais si on laisse une épave pareille pendant des mois, quel message envoie-ton?» Comment lutter : « La police est extrêmement mobilisée sur ces opérations » assure la maire Nathalie Bicais, qui annonce des actions d’enlèvement avec TSH et la Ville. Les propriétaires, s’ils sont retrouvés, seront avisés deux semaines avant. Pour éviter les réparations « sauvages » menées sur les parkings, des ateliers collaboratifs vont voir le jour en partenariat avec TPM.
Les dépôts sauvages
Le contexte : Des dépôts sauvages de déchets, du BTP ou non, sont régulièrement identifiés dans la cité. « Récemment, 68 pneus ont été déposés d’un coup dans des logettes » affirme François Wronski, directeur adjoint de l’antenne métropolitaine. Comment lutter : Pas en installant des caméras audessus des logettes, comme l’a proposé Nathalie Bicais. « Elles ne tiendraient pas deux jours », déplore Corinne Chenet. « On va tout faire pour identifier ces gens », martèle pourtant Nathalie Bicais, qui en réfère à la police municipale. Des courriers vont être envoyés aux entreprises et artisans « bien connues » pour leur rappeler qu’ils encourent jusqu’à 750 euros d’amende s’ils sont pris sur le vif.
Les bars clandestins
Le contexte : « On a trois ou quatre bars clandestins dans le quartier » assure Malika Baghdad. Celle-ci cite l’exemple d’un local vélo avec de l’électricité, où « les jeunes viennent pour boire des bières et regarder des matchs de foot. » Comment lutter : « La police sait où ils se trouvent et va intervenir à notre demande, certifie Nathalie Bicais. On a la chance d’avoir un partenariat positif, qui va s’accentuer dans le cadre du nouveau dispositif de reconquête républicaine… » 1.Malika Baghdad, adjointe des quartiers nord ;CheikhMansour,déléguéàlapolitique de la Ville, Corinne Chenet, vice-présidente de TSH et Damien Guttierez, délégué à la qualité du cadre de vie. 2. Maison associative enfance famille école.