Unis et solidaires contre l’obscurantisme et la barbarie
Hier soir au Beausset età La Cadière la population s’est réunie pour un hommage solennel à Samuel Paty, enseignant atrocement assassiné pour avoir inculqué la liberté d’expression
Elus, associatifs, enseignants, anonymes de tous horizons… En l’absence du maire, empêché, ils étaient nombreux hier sur la place Jean-Jaurès, affichette « Je suis enseignant » en main, autour de la première adjointe Danielle Serres et des membres du conseil municipal pour saluer la mémoire de Samuel Paty, 47 ans, père de famille et professeur d’histoire-géographie du collège de Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine
atrocement assassiné à deux pas de son établissement. Dans un cours sur la liberté d’expression il avait présenté une caricature de Mahomet, après avoir pris la précaution, par respect des consciences, d’inviter les élèves musulmans à se retirer quelques secondes. Martyr innocent de la République, de la laïcité et de la liberté d’expression, Samuel Paty restera comme un symbole de la lutte qu’il convient de
mener contre l’obscurantisme islamique qu’on voit s’insinuer de plus en plus dans les fondements de notre pays. « Ce crime odieux est la conséquence d’une campagne de haine menée sur Internet » avait estimé la veille le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. La réunion a été ponctuée par une minute de recueillement suivie de la Marseillaise reprise en choeur.
C’est un discours qui se voulait fédérateur et revendicatif de nouvelles mesures qui a été prononcé par René Joudan, maire de La Cadière lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty. Sur la place Jean-Jaurès, une trentaine de personnes s’était réunie hier soir pour dénoncer la mort tragique du professeur : « L’intolérance, l’obscurantisme viennent de franchir un nouveau cap. Une décapitation en pleine rue d’un professeur. Après une attaque au hachoir il y a trois semaines environ. Des gestes monstrueux et barbares qui nous ramènent à plusieurs siècles en arrière. » Après avoir rappelé que l’enseignant avait été sauvagement assassiné pour avoir inculqué la notion de liberté d’expression à ses élèves, l’élu a affirmé que « c’est notre école après d’autres institutions qui sont la cible des islamistes intégristes ». Mais dans son allocution, il voulait éviter que les Cadiérens et plus largement les Français ne cèdent à l’amalgame : « Restons unis, nous savons que les terroristes voudraient créer une cassure pour nous isoler les uns des autres. » Sans céder à la haine, le premier magistrat souhaite « demander au pouvoir politique, la plus férue détermination pour mettre en échec cette idéologie totalitaire ». Avant d’observer une minute de recueillement, il a assuré pour le futur : « Soyons aujourd’hui Samuel Paty comme nous avons été et resterons Charlie ».