Quels endroits sont les plus risqués ?
Une étude, publiée dans la revue Nature mardi 10 novembre, s’est basée sur les données de géolocalisation de 98 millions d’Américains pour établir une liste des lieux les plus propices aux contaminations. Où risque-t-on le plus d’attraper la Covid-19 ? Une équipe de sept chercheurs américains a révélé des éléments de réponse à cette question qui inquiète bon nombre d’entre nous. Au total, vingt catégories d’endroits ont été analysées entre mars et mai. Les scientifiques ont notamment utilisé les déplacements (anonymisés) de 98 millions d’Américains dans les dix plus grandes métropoles des ÉtatsUnis, grâce à la géolocalisation – heure par heure – de leur smartphone.
Les restaurants en tête
Sans surprise, les restaurants arrivent en tête des lieux les plus propices aux contaminations. Suivent les salles de sport, cafés, bars, hôtels et lieux de culte. À l’inverse, les concessionnaires auto, épiceries, pharmacies et stations-service sont les moins risqués. En se basant sur l’exemple de Chicago, les chercheurs ont constaté que 85 % des infections ont eu lieu dans seulement 10 % des endroits fréquentés par le public.
Éviter de rester trop longtemps quelque part
Outre la densité de personnes, le facteur du temps se révèle le plus dangereux. Autrement dit, plus on reste longtemps à un endroit, plus le risque est grand. C’est notamment pour cela que les quartiers les plus pauvres sont les plus vulnérables, d’après les auteurs de l’étude. « Il est deux fois plus dangereux d’aller dans un supermarché dans un quartier à faible revenu comparé à un quartier à haut revenu, car il y a 60 % d’occupation en plus et les gens y restent 70 % plus longtemps », précise Jure Leskovec, coauteur et chercheur à l’université de Stanford.
Une étude précise… mais limitée !
« Ces travaux sont particulièrement précis et collent avec de nombreuses études observationnelles », assure Vittoria Colizza, spécialiste en modélisation des maladies infectieuses, à nos confrères du Figaro. « Les environnements dans lesquels il est impossible de maintenir une distanciation sociale sont ceux qui présentent le plus de risques. Ça paraît évident, mais des études comme cellelà permettent de quantifier les risques et doivent guider nos décisions pour déconfiner. » Les résultats de l’étude américaine restent incomplets, les données dans les maisons de retraite, établissements scolaires et entreprises n’ayant pas pu être intégrées.