Les Restos du coeur ont besoin de bénévoles
Pour sa 36e campagne d’hiver, l’association doit faire face à un contexte de crise sanitaire, mais aussi économique et sociale. Devant la dégradation de la situation, elle cherche du soutien
Après une recrudescence des demandes observée lors du confinement au printemps dernier, l’antenne seynoise des Restos du coeur se prépare à une campagne d’hiver difficile. La situation est délicate sur tous les fronts car, à la hausse du nombre de demandeurs, s’ajoutent le manque de bénévoles et, bientôt, une tension sur le stock de marchandises à distribuer. Explications avec Christian Lépine, chargé de communication des Restos à La Seyne.
Quelle évolution du nombre de bénéficiaires anticipezvous pour cet hiver ?
Déjà, la campagne d’été a été marquée par une augmentation considérable du nombre de bénéficiaires : nous en avions l’an dernier ; nous sommes montés à plus de cette année ! Et pour la campagne d’hiver qui va débuter fin novembre (pour durer jusqu’à mi-mars,) les perspectives laissent présager une nouvelle hausse du nombre de demandeurs ; nous pensons ainsi dépasser les familles, soit près de bénéficiaires.
Est-ce un chiffre déjà atteint à La Seyne ?
À ma connaissance non. A titre personnel, c’est ma e campagne ici et, au départ, nous avions familles. Là, avec plus de annoncées pour cet hiver, c’est un chiffre jamais atteint. La progression suit inéluctablement la courbe de la pauvreté que réalise l’Insee et qui ne cesse de monter depuis des années…
Le profil des demandeurs évolue-t-il ?
Oui. Traditionnellement, les personnes seules représentent % des bénéficiaires, dont beaucoup de personnes âgées qui ne disposent que de la pension de réversion de leur défunt conjoint et n’ont pas accès au minimum vieillesse avant ans. Nous avons aussi des familles en situation difficile, tant au centre-ville qu’à Berthe. Mais avec la crise sanitaire, on voit arriver un public que nous n’avions jamais eu, notamment des gens beaucoup plus jeunes qui se retrouvent au chômage après des missions d’intérim ou des contrats courts et qui n’ont plus de ressources.
Quelles sont les conséquences pour les Restos ? D’abord, un gros souci sur le stock de marchandises.
Depuis le printemps, on récupère chaque jour des produits frais (viande, légumes, fruits…) invendus par Auchan, Leclerc et Métro et qui représentent environ kg de marchandises par semaine. Par chance, on vient aussi de récupérer mille oeufs par semaine auprès du domaine de La Font des pères (Le Beausset) car leur restaurant est fermé. Mais comme les dons des particuliers se réduisent – un appel de fonds va d’ailleurs être prochainement lancé au niveau national –, il nous faut trouver de nouveaux partenaires face à l’augmentation de la demande. De plus, nous avons besoin de bénévoles supplémentaires.
Quels profils recherchez-vous ?
Nos bénévoles sont souvent des retraités mais, à cause de la crise sanitaire, une partie d’entre eux ne souhaite pas sortir pour ne pas s’exposer au virus. De ce fait, il nous manque pas mal de monde. Pour faire tourner le centre, il faut en temps normal personnes. Dans la pratique, il nous en reste à peine la moitié. Il nous faut donc trouver des gens pour conduire et décharger le camion qui part tous les matins faire le tour des grandes surfaces. Il faut aussi du monde pour la distribution et pour l’aide administrative qu’on apporte aux bénéficiaires. On peut être bénévole pour un ou plusieurs jours par semaine. On demande juste aux gens d'être clair dans leur engagement, c’est-à-dire qu'ils se rendent disponibles aux dates prévues et qu'ils s'y tiennent. À l’évidence, dans la période qui s’ouvre, nous aurons besoin du soutien de tous.
Restos du coeur à La Seyne : .... (« les messages laissés sur le répondeur sont consultés tous les jours », assure Christian Lépine).
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On recherche des bénévoles et des partenaires pour abonder le stock”